mardi 12 février 2013

Toujours plus nombreux au bureau : comment repérer les psychopathes, les machiavéliques ou les narcissiques ?


Selon le psychologue Oliver James, les personnalités pathologiques sont récompensées dans le milieu du travail, toujours plus concurrentiel et inhumain, ce qui les pousse au sommet de la hiérarchie.

En ces temps de crise économique généralisée, la concurrence est de plus en plus rude sur le marché du travail, et les méthodes de management parfois très cruelles. Une véritable jungle ou règne parfois la loi du plus fort… et du plus méchant. La politique du bureau est dominée par des personnalités pathologiques, voilà ce que nous révèle le psychologue médiatique Oliver James dans son livre "La politique du bureau".

Le spécialiste a identifié trois types de personnalités pathologiques dans l'environnement de travail. Les premiers sont souvent des patrons, et bataillent en tout cas pour la domination, sans scrupules et sans difficultés à piétiner leurs adversaires. Le deuxième profil est celui du calculateur, sans cesse en train de comploter. Enfin, le troisième est un égocentrique obsédé par sa propre grandeur.

Mais le pire n'est pas là. Oliver James croit aussi à l'existence d'un autre type de personnalité, "triadique", qui réunit ces trois profils, les tendances psychopathiques, la ruse machiavélique et l’égoïsme narcissique, le tout formant la "sombre triade". Ces travailleurs rassemblent un mélange explosif d'égocentrisme, d'amour-propre démesuré, de déviance, et de manque d'empathie. Comble de l'horreur : ce sont ces caractéristiques précises qui les aideraient à atteindre le sommet de la hiérarchie. Le monde moderne récompensant leurs aptitude à se mettre en avant aussi longtemps qu'ils parviennent à garder leurs tendances odieuses sous contrôle.

Le film Wall Street fournit une parfaite incarnation de ce profil à travers le personnage de Gordin Gecko, le trader mégalomane interprété par Michael Douglas, dont le célèbre mantra est "vive la cupidité" (greed is good). Le mafieux Tony Soprano et le boss déjanté de la série The Office, David Brent, s'y apparentent. Du coté des personnages historiques réels, le dictateur russe Josef Stalin fait partie de la même catégorie.

Des études suggèrent que ce genre de personnalités "triadiques" se répandent de plus en plus dans le milieu du travail depuis 30 ans, et ce à cause de l’absence de critère objectif pour déterminer l’échec et la réussite sur le lieu de travail.

Dans son livre, La Politique du Bureau, James met en garde contre les dommages causés par ces personnalités à leur entourage. Les personnes ne souffrant pas de ces troubles peuvent se retrouver en situation de grande détresse dans le milieu professionnel, et souffrir de dommages psychologiques si elles n’apprennent pas les bons réflexes pour s’en sortir face à de telles personnalités toxiques.

Plus de 8 millions de personnes travaillent dans des bureaux, et selon le spécialiste, les employés d’école, d’hôpitaux et de studios de télévision pourraient aussi être affectés.

Oliver James a ainsi expliqué au Sunday Telegraph : “la sombre triade est probablement réunie chez cette personne au travail qui vous cause tant de soucis." "Que vous travailliez dans une petite ou  une grande entreprise ou dans le secteur public, le système dans lequel vous êtes récompense la manipulation égoïste et impitoyable." "La probabilité que votre travail quotidien soit gâché par une personne aux tendances psychopathiques, machiavéliques et narcissiques est élevée. Si vous ne développez pas les compétences pour les gérer, ils vous mangeront au petit déjeuner"assure-t-il, alarmiste.


Ce constat peut sembler à la limite de la paranoïa. Mais James est allé sur terrain, étudier différents environnements de travail pour y repérer différents profils. Ces descriptions sont effrayantes. Il raconte par exemple comment les collaborateurs d’un cabinet d’avocats d’élite étaient souvent à la limite de l’autisme : dénués d’humour, sans charme et dépourvus de compétences sociales, incapables de décrypter les pensées et les sentiments d’autrui. Autant de symptômes proches de syndrome d’Asperger, une forme d’autisme de haut niveau.

Oliver James connait particulièrement bien le milieu de la télévision, auquel il réserve le meilleur de son venin. De la BBC aux diffuseurs indépendants, il a travaillé à des endroits très différents, et le constat est sans appel : "La télévision est bourrée de personnes dénuées de talent qui sont parvenus à s’associer à des programmes à succès  et à se dissocier des échecs".

Atlantico

lundi 11 février 2013

Revue du presse (11/02/2013)


Conditions de travail à GCA, accord emploi et désinformation, colère, austérité, PAC, chômage partiel, santé, sécurité, prison et créativité...
Diffusion d'une revue de presse sélective aux adhérents CFDT



La dépréciation d'actifs pour les nuls


PSA a annoncé jeudi soir 4,7 milliards de dépréciations d'actifs, qui vont amputer d'autant les résultats du groupe. Un grand ménage comptable qui n'a pas vraiment fait réagir les marchés. Les explications de Pascal Quiry, professeur de finance à HEC.
Dans les grands groupes du CAC 40, la mode est aux dépréciations d'actifs en ce début d'année 2013. Jeudi soir, PSA a annoncé pour 4,7 milliards de dépréciations sur sa branche automobile. Un ajustement comptable considérable qui fait notamment écho aux 2,67 milliards d'euros d'écarts d'acquisitions annoncés la semaine dernière par le Crédit Agricole. Mais que représentent exactement ces dépréciations d'actifs? Et surtout en quoi cela pénalise les entreprises? Les réponses de Pascal Quiry, professeur de finance à HEC, banquier d'affaires, et co-auteur de la lettre Vernimmen.net.

La dépréciation d'actifs, c'est quoi exactement?
Prenons une hypothèse de travail: PSA va fermer son usine d'Aulnay-sous-Bois. Dans cette usine il y a un certain nombre de machines dont le groupe sait qu'il va devoir se défaire. Comme le marché est difficile, et que tous les constructeurs européens sont confrontés à des problèmes de capacités, on imagine que la revente ne se fera pas à bon prix. Si la machine valait 100 dans les comptes de l'entreprise, on va estimer qu'elle n'en vaut peut-être plus que 35, et une provision est alors passée pour 65.

Quelles sont les conséquences d'une telle dépréciation?
Mécaniquement, la dépréciation va pénaliser le montant des capitaux propres de l'entreprise, mais aussi ses résultats nets qui seront amputés d'autant. En Bourse en revanche, une dépréciation n'est pas forcément sanctionnée par les investisseurs si ces derniers n'y voient pas une information nouvelle. C'est pourquoi ce vendredi matin, le titre de PSA a très peu réagi, malgré les 4,7 milliards de dépréciations annoncés la veille.

Près de 5 milliards de pertes et le cours de Bourse de PSA est à peine touché? 
Non, en l'occurrence ce réajustement est le dernier maillon de la chaîne, une manière de solder ce qui a déjà été acté  depuis longtemps par les investisseurs. Dans cette hypothèse, le montant de la perte nette, même si elle est très élevée, et même si elle était inconnue, n'est pas de nature à impacter les résultats futurs de PSA. En clair, aux yeux de la Bourse, il s'agit d'un simple jeu d'écritures comptables, moins porteur de conséquences que les dernières ventes de la 208 par exemple. Attention, parfois une dépréciation comporte une information en tant que telle. Ce serait le cas si un laboratoire pharmaceutique était obligé de déprécier une acquisition d'un milliard d'euros parce que la molécule achetée se révèle dangereuse pour la santé. Si l'information est soudaine, elle sera très mal accueillie par les marchés.

PSA, Crédit Agricole, ArcelorMittal,... pourquoi les groupes sont si nombreux à déprécier leurs
actifs?
Après la crise de 2008, de nombreuses entreprises ont tardé à répercuter la baisse de valeur de leurs actifs dans leurs comptes. Elles espéraient sans doute que la crise serait passagère et que leurs actifs se réapprécieraient d'eux-mêmes une fois la tempête passée. A force d'attendre, on est arrivé à des situations où de plus en plus de groupes cotés affichaient des valeurs de marché inférieures à leurs actifs nets comptables. C'est pourquoi l'an dernier déjà, la lettre Vernimmen.net affirmait qu'il était temps pour de nombreuses entreprises de passer leurs comptes à la paille de fer.

La vague va-t-elle se poursuivre ?
Sans doute. Ne serait-ce que parce que certaines entreprises vont profiter des énormes dépréciations de PSA et de Crédit Agricole pour faire leur propre ménage interne. En termes d'image, il est toujours délicat d'afficher des pertes aussi conséquentes. D'où l'intérêt de le faire en même temps ou dans le sillage des autres...

La Tribune

dimanche 10 février 2013

"Pas question de baisser les indemnités chômage"


Dans un long entretien aux Echos, Laurent Berger revient sur les suites de l'accord sur la sécurisation de l'emploi, mais également sur l'avenir de l'Unedic et des retraites complémentaires.


La CGT et FO tirent à boulets rouges sur l'accord sur l'emploi et menacent d'aller en justice. Que répondez-vous ?
Qu'ils peuvent se lancer dans une guérilla juridique, c'est la démocratie, mais que nous ne sommes pas inquiets. Au contraire, il faut se féliciter que, dans un climat social marqué par la précarité et le chômage - les chiffres de décembre sont en trompe-l'oeil -, des syndicats et des organisations patronales s'accordent sur un texte qui change le paradigme sur l'emploi et qui va plus loin que ce que tout le monde attendait. J'étais à Madrid la semaine dernière avec mes collègues de la Confédération européenne des syndicats. Ils saluent tous le fait que nous ayons signé un texte d'anticipation des évolutions économiques et de création de droits pour les plus fragiles, pas simplement un accord de « gestion de la misère ». Si la CGT s'était impliquée dans la négociation, elle aurait pu faire valoir ce qu'elle voulait et peut-être que le rapport de force aurait été différent. Les droits et garanties qu'ont obtenus les salariés, ils ne les doivent qu'aux signataires.

Les autres dénoncent un accord défavorable aux salariés...
Il y a bien sûr des intérêts divergents entre salariés et employeurs. Personne ne prétend que le rapport de subordination de l'un à l'autre a disparu ! Mais l'accord renforce la protection des salariés. Prenons les accords de maintien dans l'emploi. Se battre pour le maintien de l'emploi, ce serait mauvais pour les salariés ? Bien sûr que non ! Nous voyons les effets inverses à Goodyear. Demain, de tels accords seront mieux encadrés que ceux que signent aujourd'hui tous les syndicats, y compris la CGT parfois ! La taxation des emplois précaires, pour les contrats de moins d'un mois qui ont explosé, c'est une augmentation de 75 % des cotisations. Et j'entends dire que notre accord, ce serait la fin des CDI ? Nous faisons bouger l'idéologie du patronat sur les contrats courts, comme sur la présence de salariés au conseil d'administration ou le rôle accru des représentants du personnel. Mon objectif, c'est de changer le comportement des patrons.

Etes-vous sûr de mettre la même chose que le patronat derrière ce texte ? Sur les licenciements économiques par exemple...
Pour nous, l'accord est un tout et on ne peut lire la réforme des licenciements économiques sans regarder tout le volet sur l'anticipation. Il est clair que, si plan de sauvegarde de l'emploi il y a, il doit faire l'objet d'une négociation pour aboutir à un accord majoritaire sur l'emploi, le reclassement des salariés et les indemnités. En cas d'échec, l'homologation par l'administration devra être plus exigeante sur le maintien de l'emploi, la situation des salariés et les indemnités. Elle devra regarder précisément les raisons économiques du plan en sachant pourquoi la négociation a échoué. Elle devra être exigeante et nous attendons de la loi qu'elle le garantisse.

Ne craignez-vous pas de vous isoler ?
L'accord a mis en lumière les différences profondes d'approche du syndicalisme entre la CGT et la CFDT. La CGT dénonce mais ne s'engage pas et demande à l'Etat d'agir alors que nous nous engageons pleinement dans les négociations. Mais tout cela n'est pas nouveau, de même qu'il n'est pas étonnant de voir la CGT durcir le ton avant son congrès. Nous verrons ce qu'il en est après. Et cela ne veut pas dire que le dialogue est rompu. Je n'ai aucun problème de relation avec Thierry Le Paon.

Jean-Claude Mailly a des mots très durs sur l'accord...
Je déplore les excès dans l'expression et j'en appelle à un peu plus de raison. Mais nos relations ne sont pas si tendues. FO a décidé de ne pas signer l'accord sur l'emploi. Je ne sais pas si cela signifie qu'elle ne signera plus rien. Il y a des divergences, mais il n'y a pas de guerre syndicale. Sur les négociations en cours sur la qualité de vie au travail par exemple, nous menons un travail en intersyndicale avec les autres organisations.

Le gouvernement va-t-il trop loin dans la rigueur ?
La recherche effrénée des 3 % ne doit pas se faire à l'encontre des investissements et en obérant l'avenir. Je lance l'alerte : le rythme de réduction du déficit est trop rapide. L'austérité va peser sur la croissance. Attention, aussi, de ne pas toucher aux dépenses nécessaires au maintien de la cohésion sociale. Je suis très inquiet car il est prévu 10 milliards d'économies budgétaires supplémentaires pour financer le crédit d'impôt compétitivité, or, au sein de nombreux services de l'Etat, on touche à l'os. Même chose pour les hôpitaux. Il faut un vrai débat démocratique : la modernisation de l'action publique (MAP) devra se faire dans la concertation et donner du sens aux choix de politiques publiques qui sont faits, sinon elle échouera.

L'Unedic a un déficit record et la Cour des comptes préconise de raboter l'indemnisation...
Le vrai problème, c'est le chômage ! Ce n'est vraiment pas le moment de réduire les indemnités, les demandeurs d'emploi ne sont pas responsables de leur situation !

Même celle des cadres ?
Même celle des cadres. Ils contribuent beaucoup plus à l'assurance-chômage qu'ils n'en bénéficient. Attention de ne pas casser ce système de solidarité. Et, de toute façon, les économies seraient marginales. Par ailleurs, le déficit de l'Unedic est conjoncturel, la situation se retournera assez vite si la croissance revient. Que le gouvernement nous laisse gérer le régime et négocier en temps et en heure. Nous n'avons pas besoin de lettre d'orientation...

Les droits rechargeables prévus dans l'accord ne devront pas creuser le déficit...
La question de la hausse des cotisations devra être mise sur la table. Et il faudra, comme le souligne la Cour des comptes, se pencher sur le régime des intermittents du spectacle. Il est hors de question de remettre en cause leurs indemnisations, mais il faudra redéfinir qui paie. Il est logique que l'Unedic prenne une part, et que le secteur économique qui en bénéficie et l'Etat prennent aussi leur part. On ne pourra jamais justifier que les salariés du privé doivent financer à eux seuls 1 milliard d'euros pour les intermittents.

Autre régime, autre déficit, celui des retraites complémentaires. Etes-vous prêts à accepter une désindexation partielle des pensions Arrco-Agirc ?
La hausse des cotisations sera aussi dans le débat de la négociation. Sur une éventuelle désindexation, il faudra distinguer les pensions les plus basses des plus élevées quant à l'effort à supporter. La balle est dans le camp du patronat.

De manière générale, faudra-t-il demander davantage d'efforts aux retraités pour financer les régimes ?
La CFDT n'est pas opposée à une hausse de la CSG des retraités les plus aisés à condition que cela serve à la prise en charge de la dépendance. Sur le dossier des retraites, le gouvernement doit dire dès maintenant ce qu'il a en tête, sans attendre la fin de la négociation Arrco-Agirc. Quel est le calendrier ? Va-t-on faire encore du bricolage ou enfin une vraie réforme ?

Matignon annonce des prestations familiales plus redistributives afin de financer davantage de services (crèches...). Etes-vous d'accord avec cette orientation ?
Nous défendons une politique familiale bénéficiant davantage aux familles qui en ont le plus besoin. La CFDT propose une refonte du quotient familial, qui serait transformé en allocation forfaitaire par enfant. Ce serait une faute de ne pas le faire. Le gouvernement a une belle occasion d'engager une réforme de justice sociale essentielle.

La CFDT est de plus en plus accusée d'une trop forte proximité avec le pouvoir... Cela ne pose-t-il pas un problème ?
C'est parfaitement injustifié. D'accord, la méthode retenue par le gouvernement de relancer la démocratie sociale répond à une exigence que nous portons depuis toujours. Mais la CFDT reste la même : critique, exigeante et constructive. Nous avons des désaccords avec le gouvernement et nous les exprimons. J'ai critiqué les cafouillages sur ArcelorMittal à Florange, le temps perdu pour rétablir l'allocation équivalent retraite ou encore interpellé l'Etat actionnaire sur Renault. Et permettez-moi de poser une question : parmi les trois grands leaders syndicaux, qui est le seul à ne pas être encarté dans un parti politique ?

Reste que Matignon a chargé François Chérèque de suivre le plan pauvreté et que Laurence Laigo a rejoint le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. Cela ne vous gêne-t-il pas ?
François Chérèque n'est pas le « monsieur pauvreté » du gouvernement comme certains voudraient le faire croire, il est fonctionnaire à l'Inspection générale des affaires sociales. Il ne met pas ses compétences au service du gouvernement, mais de l'Etat. Et je pense qu'il n'hésitera pas à critiquer la mise en oeuvre du plan pauvreté si les résultats ne sont pas ceux escomptés. Quant à Laurence Laigo, c'est un choix personnel de carrière. Nous avons une règle : quand quelqu'un part, il est libre d'aller où il veut. Il est fréquent de voir des dirigeants syndicaux se diriger vers le secteur public, tant se réorienter dans le privé reste difficile.

Y aura-t-il d'autres mouvements au sein de la commission exécutive ?
Nous n'avons pas encore pris de décision sur une éventuelle arrivée à la commission exécutive, mais il ne devrait pas y avoir de départ.


samedi 9 février 2013

Les détenus deviennent des salariés comme les autres


La décision, rendue hier, par le conseil de prud’hommes de Paris, pourrait bien être une révolution quant aux droits des prisonniers qui travaillent en détention. C’est en tout cas ce qu’espèrent les défenseurs de Marilyn. Hier, les juges ont reconnu que cette détenue de la maison d’arrêt de Versailles, emprisonnée pour avoir tué son mari violent en 2010 à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), avait bien été licenciée abusivement par son ancien employeur, MKT Sociétal, une plate-forme d’appels pour prisonniers aujourd’hui en liquidation judiciaire

Selon l’énoncé de la décision, la société MKT, par la voie de son mandataire, est reconnue comme « employeur » et a été condamnée à verser à la détenue plus de 6000 € en rappel de salaires, congés payés, préavis de licenciement et dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat de travail. Une victoire pour Marylin, mais surtout une première pour le milieu carcéral.

L’affaire remonte à 2010. La jeune femme, derrière les barreaux, commence à travailler pour le centre d’appels et mène notamment des enquêtes de satisfaction téléphonique pour divers clients. Mais elle cède à la tentation et appelle sa sœur qu’elle voit rarement. Les appels personnels étant interdits, Marilyn est remerciée par la société. Plus précisément « déclassée », sans indemnité, ni procédure de licenciement.

Le Code de procédure pénal dispose que, dans le milieu carcéral, le droit du travail ne s’applique pas. Seul un « engagement » définit le salaire que touchera le détenu : « Et encore! Les rémunérations sont, dans les faits, souvent inférieures aux 45% du smic exigés. Et il n’existe aucune garantie juridique, ni sur la durée ou la régularité du travail des prisonniers. Le droit du travail privé ne s’applique pas dans les prisons », explique-t-on à l’Observatoire international des prisons. Les avocats de Marylin saisissent alors les prud’hommes, estimant qu’il s’agit d’un licenciement déguisé. Et demandent à la justice de faire reconnaître que le travail carcéral est soumis aux mêmes règles que celui réalisé en liberté.
« La décision du conseil est une révolution. En plus d’avoir reconnu l’existence d’un contrat de travail, ce qui n’était jamais arrivé, le conseil a également estimé que le licenciement pour un appel personnel n’est pas constitutif d’une faute grave », s’est réjoui, hier, Me Fabien Arakélian.

La partie adverse n’avait pas encore annoncé hier sa décision, ou non, de faire appel. La Cour de cassation a été saisie, sur le même sujet, d’une question prioritaire de constitutionnalité et devrait trancher fin mars. D’ici là, l’avocat de Marylin appelle les pouvoirs publics « à s’emparer très rapidement de cette question ». 

Le Parisien

jeudi 7 février 2013

Réunion OS/Direction (04/02/2013)

Diffusion aux adhérents CFDT du compte rendu de la réunion OS/Direction du 4 février 2013.

mercredi 6 février 2013

5 bonnes raisons de faire la sieste au bureau


Recharger ses batteries, déstresser, être plus créatif... faire la sieste a des effets positifs au travail. Mais attention à ne jamais dépasser 20 minutes de sommeil !


La sieste au bureau a des effets bénéfiques sur la qualité au travail
Ce plaidoyer pour la sieste au bureau est extrait de l'ouvrage "Le guide du bien être au travail" par le Dr Charles-André Pigeot et Romain Pigeot, paru en décembre 2012 aux éditions Eyrolles.

1. Améliorer la mémoire
Elle permet au cerveau de se reposer, aux neurones de se reconnecter. C’est important car lorsque le cerveau n’a pas la possibilité de se détendre, on perd très vite son dynamisme, son temps et l’on retrouve les fameux « trous de mémoire », bien pénalisants.

2. Augmenter la créativité
La créativité nécessite de la vigilance, de la concentration, de l’attention qui ne pourront se manifester que si votre cerveau est reposé.

3. Désamorcer le stress
Le stress est un processus qui a tendance à s’emballer au cours de la journée ; il faut en permanence apprendre à le contrôler, le gérer pour mieux le maîtriser. La sieste est un excellent moyen de décentration pour freiner cette machine qui, souvent, se laisse emporter en nous poussant dans la précipitation et dans l’anticipation.

4. Alimenter la concentration
Pendant la sieste, notre cerveau se met en veille. Il pourra ainsi se ravi- tailler et se remettre en route sans difficulté pour le reste de la journée.

5. Conserver son dynamisme
Le manque de sommeil conduit fatalement à la mauvaise humeur, à la fatigue, à l’irritabilité. La sieste va permettre de se ressourcer, de se reconstruire, et ainsi de repartir dans de bonnes dispositions pour aborder avec courage la seconde moitié de la journée.

En pratique : comment faire la sieste au bureau ?
Ne jamais faire une sieste de plus de vingt minutes. Elle risque de perturber votre cycle de sommeil et de vous conduire à un désordre physiologique pénalisant, qui se traduit souvent par un état de malaise, d’inconfort et de faiblesse.

Il est recommandé de ne jamais s’allonger, mais de s’installer dans un endroit calme. Asseyez-vous confortablement dans votre fauteuil, penchez- vous en avant en reposant votre tête sur vos bras croisés, qui sont posés sur le bord du bureau.

Cette « sieste », dont nous parlons, est particulière. Elle consiste à fermer doucement les yeux et à laisser aller son imagination, tout en restant dans un état de veille apparent. Il ne faut jamais laisser venir complètement le sommeil.



Par Dr Charles-André Pigeot et Romain Pigeot (http://business.lesechos.fr)