vendredi 26 août 2011

Le plan de rigueur n'est "pas le bon" car il est "inégal"

Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a estimé que le plan d'économies du gouvernement n'était "pas le bon" car il est "inégal", jeudi avant un entretien avec François Fillon.

Le Premier ministre a entamé jeudi après-midi à Matignon une série de rencontres bilatérales avec les partenaires sociaux qui doivent s'étaler sur plusieurs jours.

M. Chérèque, reçu à Matignon à 15H00, a critiqué devant la presse le plan d'économies de 12 milliards d'euros sur 2011 et 2012 présenté mercredi par le gouvernement.

"Nous sommes là pour expliquer au Premier ministre que son plan n'est pas le bon, parce qu'il est inégal"
, a déclaré M. Chérèque. "A l'inverse de ce que j'entends depuis ce matin (jeudi), les salariés sont mis à contribution", a-t-il ajouté.

"Je pense en particulier à la taxation de la part du gouvernement des mutuelles, à hauteur d'1,2 milliard d'euros, ce qui est six fois plus que ce qu'on demande aux plus riches dans notre pays et ça, ce sera payé intégralement par les salariés", a-t-il déploré.

La taxe exceptionnelle sur les très hauts revenus doit en effet rapporter 200 millions d'euros à l'Etat.

"Au moment où on nous explique que l'économie sera moins performante, au moment où le ministre du Travail (Xavier Bertrand) va annoncer qu'il y a une augmentation pour le troisième mois (consécutif) du chômage, je ne comprends pas comment on continue à faire des heures supplémentaires comme on n'en a jamais faites dans notre pays", a poursuivi M. Chérèque.

"On va faire des propositions pour dégager des moyens et soutenir les salariés des entreprises en difficulté, et des propositions de financement pour réduire la dette, en particulier une nouvelle tranche d'imposition pour les hauts revenus, qui rapportera celle-là", a-t-il ironisé.

Interrogé sur un éventuel mouvement social, le dirigeant cédétiste a rétorqué: "Mon attitude est de rencontrer le Premier ministre pour faire des propositions, on est au stade du débat".

© 2011 AFP

jeudi 4 août 2011

Groupama SA : Bénéfice net en hausse de 16%. Insuffisant pour Fitch...

Lors de la présentation des résultats du premier semestre 2011 ce jeudi 4 août, « la solidité du groupe » a été mise en avant, compte tenu du contexte économique et financier « difficile », selon les termes de Christian Collin, directeur général finances et risques, rapportés par l’AFP...
Le résultat net assurance en France s’élève à 194M d’euros après provision pour dépréciation durable liée à la Grèce (charge nette de 84 millions d'euros dans ses comptes consolidés liée à sa participation au plan de soutien à la Grèce). Cela représente une hausse de près de 30% par rapport au premier semestre 2010 (150M). Sans tenir compte de la provision sur la Grèce, le même résultat est de 237M, selon l’AFP.

Mais ...

Le chiffre d’affaires au 30 juin 2011 s’élève quant à lui à 8,4Mds d’euros soit une baisse de 2,5% à périmètre et change constants. Il s’élève à 11,2Mds d’euros en incluant l’ensemble des activités des caisses régionales, soit une baisse de 0,9%, à périmètre et change constants...

Les capitaux propres consolidés sont  « stables » par rapport au 31 décembre 2010, à 4,3Mds d’euro (silence radio sur le fait que les caisses régionales aient été invitées à recapitaliser le périmètre cotable du groupe à hauteur de 500 millions d'euros... A votre bon cœur...)

Christian Collin a assuré que Groupama veillait à la maîtrise de ses frais généraux et à l’accélération de la rentabilité de ses principales filiales. Il a rappelé la cession récente, le 2 août, des activités santé de Groupama au Royaume-Uni.  « Nous travaillons également sur la fusion de Gan Eurocourtage avec Groupama Transport dans une logique de rationalisation de ces activités. »
« Enfin sur Gan Assurances nous avons un projet actuellement en cours qui consiste à regrouper des sites de gestion pour des raisons d’efficacité mais également pour favoriser le positionnement de cette entreprise sur sa clientèle de professionnels et des entreprises », a déclaré M.Collin à Euro Business Media. Vous noterez que pour Christian Collin,  un  "regroupement" veut dire PSE...

De même, il a évoqué le rapprochement entre les filiales portugaises et espagnoles en assurance dommage, ainsi qu’entre les activités en Slovaquie et en Hongrie... (c'est pas ça qui va positiver le bilan social...) 

Et pour terminer : dans la foulée de la publication de ces résultats semestriels, l'agence de notation franco-américaine Fitch a abaissé la note de Groupama SA de "A" à "A-", assortie d'une perspective négative en raison de son exposition aux dettes de certains pays d'Europe du sud...

La dégradation de la note de l'assureur français, qui survient , "reflète la détérioration de l'adéquation des fonds propres de Groupama par rapport à son exposition aux dettes des Etats du sud de l'Europe", a expliqué Fitch dans son communiqué.

L'exposition de l'assureur à la dette grecque se monte à 540 millions d'euros en net et à 2,07 milliards d'euros en brut.

En outre, Groupama est exposé à la dette italienne à hauteur de 1,54 milliard d'euros en valeur nette et de 7,22 milliards d'euros en valeur brute. (Le groupe bénéficie, au même titre que les autres assureurs, de deux mécanismes, effet fiscal et participation des assurés, qui expliquent la différence entre la valeur brute et la valeur nette).

Fitch considère que "le grand défi" de Groupama sera "de parvenir à réduire progressivement" son exposition aux obligations des Etats du sud de l'Europe, en particulier de la Grèce...