mardi 26 février 2013

Elections des administrateurs salariés 2013 : 2ème tour !


Malgré une participation de 63,2% pour le collège cadres, aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue des voix, comme le prévoient nos dispositions statutaires. 
Concernant le collège Employés avec seulement 46,6% de votants, le quorum n'a pas été atteint.   
En conséquence, un 2ème tour sur les 2 collèges se déroulera du 28 février au 5 mars.

Vous pourrez voter en utilisant les mêmes codes d'accès que ceux qui vous ont été fournis pour le 1er tour. 

Facile et rapide, le vote électronique est strictement confidentiel, il garantit l’anonymat du vote et rend impossible de relier un vote à l’électeur qui l’a émis.


Conscient de la tâche difficile qui sera la leur, les administrateurs CFDT et UNSA que vous élirez au conseil d’administration de GCA porteront la voix d’une composante essentielle de l’entreprise, celle des salariés. L'administrateur salarié est un élu de plein droit et de plein devoir. Il a voix délibérative au conseil d'administration. Dans le contexte économique et social difficile que traverse actuellement notre entreprise, vos élus devront attirer l’attention des autres administrateurs sur les aspects stratégiques et humains. 

La connaissance parfaite du fonctionnement interne de l'entreprise permettra à nos élus d'apporter une parole différente de celle des administrateurs non salariés sur l'ensemble des dossiers. Les administrateurs CFDT et UNSA qui siégeront au conseil d’administration, représenteront la 1ère richesse de GROUPAMA : ses salariés.
Chaque élu s'engagera à rendre compte de sa mission en toute transparence et indépendance tout en respectant ses devoirs en termes de confidentialité.

La réussite de cette élection, dont le scrutin pour le 2ème tour sera ouvert dès le 28 février prochain jusqu'au 5 mars, dépend de votre mobilisation. C’est en votant massivement pour les candidats présentés par la CFDT et l'UNSA qu'une autre vision des intérêts des salariés sera défendue.


Pour cette élection, la CFDT et l’UNSA vous demandent de voter pour leur liste.



Pour avoir la certitude que la voix des salariés soit entendue


VOTEZ MASSIVEMENT
Pour les listes CFDT et UNSA

Revue de presse (26/02/2013)


Culture de la stupidité,  personnalités pathologiques au bureau, patience et pires endroits où croiser un collègue...
Diffusion d'une revue de presse aux adhérents CFDT.




lundi 25 février 2013

L’égalité professionnelle sera une réalité en… 2085


Aujourd'hui, moins d'un tiers des postes de direction sont occupés par des femmes en Europe. Et pour atteindre la parité, une étude menée par des chercheurs américains montre qu'il faudra attendre plus de 70 ans.

L’égalité hommes-femmes figure dans les priorités de l’actuel gouvernement. Le ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social Michel Sapin a même qualifié ce dossier de « sujet fondamental des années à venir ». Or il semblerait que le chemin à parcourir est encore long et parsemé d’embûches avant de voir la parité professionnelle effective. Une avancée qui pourrait prendre très exactement… 72 ans avant d’être réalisée. C’est du moins ce qu’avance une équipe de chercheurs américains de l'Université de Denver, qui ont tenté d’estimer le temps nécessaire pour voir autant d’hommes que de femmes nommés aux postes de direction. Selon les chiffres de l'Observatoire national de la parité, on compte à l’heure actuelle 32,3% de femmes parmi les cadres de direction et dirigeants d’entreprises privées dans l’Union Européenne, contre 39,2% en France. Dans l’Hexagone, les femmes représentent 51,7% de l’effectif total et pourtant elles constituent seulement 20,3% des emplois de direction dans la fonction publique. 

Faudra-t-il attendre 72 ans ?
Afin d’évaluer le temps qu’il faudrait pour voir la parité s’appliquée, l’équipe de chercheurs a tout d’abord répertorié le nombre de femmes ayant accédé à un poste de direction ces trente dernières années. Puis il a été calculé qu’au rythme où vont les choses, il faudrait attendre 2085 avant qu’hommes et femmes ne soient logés à la même enseigne professionnelle. « Alors que d’énormes progrès ont été faits pour encourager les femmes à briguer des postes traditionnellement occupés par les hommes, nous n’avons pas réalisé de progrès comparables pour encourager les hommes à se tourner vers des postes traditionnellement féminins », analyse Deborah Rhode, Directrice du Stanford Center, dans le Daily Beast. Parmi les raisons de cette très lente évolution vers la parité, elle retient deux critères principaux : « la pérennité de réseaux excluant pour les femmes », et les difficultés à concilier vie privée et vie professionnelle.

http://www.terrafemina.com/

Moins ... mais plus .... si ... à moins que ...!


Diffusion aux adhérents CFDT du communiqué de presse de Groupama relatif aux comptes 2012 ainsi qu'une revue de presse faisant suite à la publication de ces comptes.


Chiffre d'affaires combiné : 14,2 milliards d'euros (14,8* en 2011)
Ratio combiné en ABR : 102 % (97,5 % en 2011)
Résultat net : – 589 millions d'euros (– 1762 en 2011)
Marge de solvabilité : 179 % (107 %** en 2011)
Plus-values latentes : 5,1 milliards d'euros (– 961 millions en 2011)
___________________________________________
* Proforma
** Après prise en compte de l’apport des titres SILIC et de l’émission des
actions de préférence de Gan Eurocourtage

dimanche 24 février 2013

Le pire voisin de bureau' Celui qui sent un peu fort... (sondage)


Pour les salariés qui travaillent dans un bureau, le pire cauchemar est d'avoir un voisin de travail  ayant des soucis d'hygiène, devant un collègue geignard ou ayant la langue trop bien pendue, selon un sondage TNS Sofres rendu public jeudi.

Selon cette enquête, 32% des salariés craignent ainsi d'abord les problèmes d'hygiène, 29% un voisin qui se plaint et 11% un collègue trop bavard.
Ils sont également 9% à redouter celui qui parle trop fort au téléphone, qui étale sa vie personnelle (8%), qui raconte des blagues nulles toute la journée (4%) ou qui essaye de devenir leur ami (4%).

Le sondage nous apprend également qu'en arrivant au bureau, les salariés, après avoir dit bonjour à tout le monde dans  leur service (94%), sont aussi nombreux à prendre un café avec leurs collègues (73%) et à les écouter raconter leur  soirée de la veille (58%). Ils sont aussi 12% à avoir pour habitude de démarrer la journée... en lisant leur horoscope.

La vie de bureau débouche aussi sur des histoires d'amitié pour 60% des sondés, voire d'amour pour 12% qui disent avoir vécu une histoire avec un(e) collègue. Le sondage souligne également que 68% des salariés de bureau considèrent que l'ambiance est "aux éclats de rire".

En ce qui concerne le travail lui-même, 65% estiment qu'une réunion sur deux n'est pas utile et 44% reconnaissent avoir déjà saisi cette occasion pour faire autre chose. Dans l'ordre, ils évoquent le fait de piquer un fou rire, préparer la réunion suivante, regarder discrètement ses mails ou encore de piquer une petite sieste.

Ce sondage, réalisé pour le distributeur de mobilier et fournitures de bureau Bruneau, a été mené sur internet du 16 au 23 janvier auprès d'un échantillon représentatif de 600 salariés travaillant dans un bureau, selon la méthode des quotas.

vendredi 22 février 2013

Peut-on consulter les fichiers enregistrés dans la clé USB d'un salarié ?


L'employeur est en droit d'accéder aux données contenues dans une clef USB personnelle du salarié, dès lors qu'elle est connectée à l'ordinateur mis à la disposition du salarié par l'entreprise, répond le tribunal.

L'employeur peut-il consulter les données contenues dans la clef USB personnelle d'un de ses salariés ? Oui, répond la Cour de cassation poursuivant ainsi sa jurisprudence sur les outils informatiques, dès lors qu'elle est connectée à du matériel informatique fourni par l'entreprise.

L'employeur peut-il accéder à une clef USB personnelle ?
Une salariée, engagée en tant qu'assistante administrative, est licenciée pour faute grave. Il lui est reproché d'avoir enregistré sur une clé USB lui appartenant des informations confidentielles concernant l'entreprise ainsi que des documents personnels de collègues et du dirigeant de l'entreprise. Dans un premier temps, la cour d'appel de Rouen juge le licenciement sans cause réelle et sérieuse. Les juges estiment que l'employeur a fait usage d'un moyen de preuve illicite en fondant sa sanction sur les informations trouvées dans la clé USB de la salariée alors que "la salariée n'était pas présente lorsque sa clef USB personnelle a été consultée par son employeur et [n'a] donc pas été informée de son droit d'en refuser le contrôle ou d'exiger la présence d'un témoin".

Oui, dès lors qu'elle est connectée à l'ordinateur professionnel
Mais la Cour de cassation, dans le droit fil de sa jurisprudence sur les outils informatiques professionnels mis à la disposition du salarié, retient une solution toute autre. "Une clef USB, dès lors qu'elle est connectée à un outil informatique mis à la disposition du salarié par l'employeur pour l'exécution du contrat de travail, étant présumée utilisée à des fins professionnelles, l'employeur peut avoir accès aux fichiers non identifiés comme personnels qu'elle contient, hors la présence du salarié". L'employeur était donc bien en droit d'utiliser les informations qu'il y avait trouvées pour fonder le licenciement de la salariée. La même solution devrait pouvoir être étendue aux disques durs externes, CD-Rom et autres téléphones portables dès lors qu'ils sont connectés à l'unité centrale professionnelle.

Une solution conforme à la jurisprudence existante
"Nous sommes dans la continuité de la jurisprudence de la Cour de cassation", confirme ainsi Etienne Pujol, avocat au sein du cabinet Granrut. "Pour la Cour de cassation, la clef USB est une extension de l'unité centrale du salarié. Elle est dès lors présumée utilisée à des fins professionnelles dès lors qu'elle est connectée à l'ordinateur professionnel". L'employeur peut y accéder à la condition toutefois que "les fichiers enregistrés n'aient pas été identifiés comme personnels", prévient-il.

Et la clef USB non connectée ?
Reste à se demander si l'employeur pourrait de la même façon accéder aux données d'une clef USB simplement posée sur le bureau du salarié ? A priori non serait-on tenté de répondre. Mais récemment la Cour de cassation a estimé que les documents détenus par un salarié dans le bureau de l'entreprise sont présumés professionnels, de sorte que l'employeur peut en prendre connaissance même hors la présence de l'intéressé, sauf s'ils sont identifiés comme personnels.

La question du télétravailleur en suspens
La Cour de cassation pourrait parachever sa jurisprudence en se penchant sur la question du télétravail. L'employeur pourrait-il accéder aux données de l'ordinateur, personnel cette fois, du salarié qui accèdent à distance au serveur de l'entreprise ? s'interroge Etienne Pujol.



http://lentreprise.lexpress.fr/

jeudi 21 février 2013

Groupama en perte nette en 2012 de 589M d'euros


Groupama a enregistré en 2012 une perte nette de 589M d’euros, principalement liée aux cessions effectuées dans le cadre du plan de redressement qui permet à l’assureur mutualiste d’afficher une solvabilité nettement redressée, selon un communiqué publié jeudi.

En un an, le groupe est parvenu à céder l’ensemble des actifs inscrits dans le plan et a porté sa marge de solvabilité (fonds propres rapportés aux exigences minimales du régulateur) de 107% à 179%, bien au-delà de l’objectif de 120% fixé initialement.

 ”On a réussi à boucler en 2012 l’ensemble du programme de cession qu’on s’était fixé“, a commenté à l’AFP le directeur général de Groupama SA, Thierry Martel.

Je ne dis pas que nous n’achèterons plus rien ou que nous ne revendrons plus rien, mais cela ne se fera plus sous contrainte“, a-t-il ajouté.  En situation difficile fin 2011 sur le plan de sa solvabilité, Groupama a vendu en 2012 les activités dommages (hors transport) et le portefeuille maritime de sa filiale Gan Eurocourtage, sa filiale espagnole Groupama Seguros, sa succursale polonais Proama et sa filiale britannique d’assurance dommage, Groupama Insurances.

Cela correspond à un travail qui a été fait sur la reconfiguration du groupe dans un contexte qui était particulièrement difficile parce que le marché des fusions-acquisitions était pour ainsi dire fermé en 2012″, a fait valoir M. Martel.

La concrétisation de ces cessions est, pour lui, la preuve “qu’ils étaient bien gérés, avec un vrai potentiel de croissance et de rentabilité. Non seulement le fonds de commerce a été jugé de bonne qualité mais les équipes aussi puisqu’elles ont été conservées.”

Au total, les cessions ont un effet comptable négatif de 334M d’euros. Autre élément exceptionnel, l’assureur a également passé une dépréciation d’écarts d’acquisition sur ses filiales d’Europe centrale et orientale, à hauteur de 298M d’euros.

Sur le plan opérationnel, le fonds de commerce n’a pas souffert des difficultés du groupe fin 2011 car l’assurance dommage affiche, en France, une progression supérieure à celle du marché (+4,6% contre 4,0% au total), tant en automobile (+4,6%) qu’en habitation (+4,0%).

En assurance de personne, le groupe a, en revanche, subi une décollecte nette (retraits supérieurs aux versements) de 1,2Md d’euros en assurance-vie, qui s’explique surtout par une baisse des versements plutôt qu’une hausse des retraits (aussi appelés rachats).

“Cela correspondait aussi à une volonté tactique de ralentir sur la collecte d’épargne euro (contrats à capital garanti) dont on sait qu’aujourd’hui, elle n’est pas très rentable“, a justifié M. Martel.

On a clairement préféré mettre notre énergie sur le dommage plutôt que sur la vie“, a-t-il ajouté. Au total, le résultat opérationnel purement assurantiel s’élève à 59M d’euros, témoin de la rentabilité de l’activité d’assureur de Groupama.

Le ratio combiné (coût d’indemnisation des sinistres et frais généraux rapportés aux primes perçues) des activités dommages atteint 102%, contre 96,8% en 2011.

C’est un ratio qui nous semble devoir être amélioré“, a commenté M. Martel, pour qui “on est clairement dans une politique d’amélioration de notre rentabilité opérationnelle“.

Désormais en ordre de marche, Groupama entend se projeter vers l’avenir. “Avec le président (Jean-Yves) Dagès, nous voulons que le groupe progresse sur ce qui doit être sa force c’est-à-dire son professionnalisme en matière d’assurance. Professionnalisme, cela veut aussi dire apporter le meilleur service au meilleur coût“, a expliqué le directeur général. “Toutes les entreprises du groupe ont abaissé leurs coûts en 2012 et l’objectif est le même pour 2013“, a-t-il ajouté.   “Nous voulons être un assureur mutualiste avec une gouvernance clairement démocratique et une mutuelle qui soit proche des gens dans la dimension relationnelle et dans l’écoute de leurs besoins“, a exhorté M. Martel.

 Paris, 21 février 2013 (AFP)

mercredi 20 février 2013

La stupidité comme mode de management


La culture de la stupidité serait à l'origine de la crise financière de la City. Une étude anglo-saxonne note que l'intelligence des salariés est systématiquement découragée en temps de crise. 

Voilà une étude qui devrait pousser les managers à s'interroger. Un rapport rédigé par les professeurs Andre Spicer (de la Cass Business School, qui fait partie de l'université City University de Londres) et Mats Alvesson (de l'université de Lund, en Suède), suggèrent que la culture au sein des entreprises de services financiers décourage les employés d'utiliser l'ensemble de leurs capacités intellectuelles..... Cela signifie que des questions importantes ne sont pas posées et que les oublis qui en résultent peuvent aboutir à des scandales comme la manipulation du LIBOR.
Dans « A stupdity-Based Theory of Organizations », ces deux professeurs vont jusqu'à indiquer que la série de scandales qui a frappé le monde de la finance en 2012 peut être attribuée à une culture largement répandue de la « stupidité fonctionnelle ». Des entreprises au sein desquelles la connaissance prime, comme les banques, ont développé une culture prônant l'attitude « N'y réfléchissez pas, faites-le. ». Réfléchir trop longuement à des difficultés et poser des questions gênantes sont des attitudes systématiquement découragées.


Quand la bêtise désarme

Les auteurs soulignent que les compétences des employés ne se sont pas réduites, mais qu'une véritable culture organisationnelle s'est développée : « De nombreuses entreprises, où l'intelligence des employés est primordiale, telles que les banques et les sociétés de services professionnels, assurent que les compétences sont à la base de leurs activités. Cependant, en y regardant de plus près, on s'aperçoit que la vérité est à l'opposé de cette affirmation. En réalité, la stupidité prime dans nombre de ces entreprises. Elles ne sont pourtant pas composées de personnes présentant de faibles QI. Habituellement, c'est même loin d'être le cas. Au contraire, ce sont plutôt ces entreprises qui incitent des personnes très intelligentes à ne pas mettre à profit l'ensemble de leurs capacités intellectuelles. Au lieu de cela, les employés sont supposés ne pas trop réfléchir et simplement faire leur travail », explique le professeur Spicer. Comme l'indique Robert Musil dans son opuscule intitulé « De la bêtise », celle-ci « endort la méfiance, désarme ». « On retrouve quelques traces de ce genre de finauderie dans certains rapports de dépendance où les forces sont à tel point inégales que le plus faible essaie de s'en tirer en se faisant passer pour plus bête qu'il n'est. (...) le faible qui ne peut pas irrite moins le détenteur du pouvoir que celui qui ne veut pas », écrit Musil. Mais aussi, comme le souligne cet intellectuel allemand dans cette conférence donnée en 1937, le phénomène de bêtise prend toute sa mesure dans des moments de panique....donc de crise, quand quelqu'un ou un organisme est soumis à une épreuve trop lourde ou une trop longue pression. De fait l'étude parue dans le « Journal of Management Studies » souligne  que la « stupidité fonctionnelle contribue à maintenir et renforcer l'ordre dans les organisations ». Un phénomène bien connu des psychologues qui relèvent dans la peur une suspension d'activité et de l'intelligence, qui pousse à remplacer la qualité des actions par la quantité.

Un mode managérial basé sur la persuasion

Rien d'étonnant donc à ce que des problèmes résultant de cette culture se révèlent d'après les deux professeurs uniquement lors de périodes économiques difficiles. Durant les périodes de croissance, cette culture permet, à l'inverse, aux employés de mieux collaborer et garantit que le travail est accompli de manière efficace et sans soulever de questions. Andre Spicer poursuit : « Quand les employés d'une entreprise posent peu de questions, ils ont tendance à mieux s'entendre et à travailler plus efficacement. Cela leur rend la tâche plus facile : ils en profitent également. » Tout simplement parce que confiance et bienveillance génèrent une autonomie propre à effectuer son travail sans non plus se poser de questions...
Ce qui caractérise ces situations de crise, note les deux auteurs, c'est le développement d'un mode managérial basé sur la persuasion avec force images et symboles visant à manipuler les troupes dans une seule et même direction. Sorte de lobotomisation qui permet de calmer toute velléité de sortir de la route tracée et qui, soulignent les professeurs, « bloque l'action ». Autrement dit, en évitant toute forme de confrontation constructive, les organisations se privent de ce qui fait l'essence même de l'échange des savoirs entre les salariés. Cette étude souligne ainsi à quel point les capacités cognitives des individus peuvent être limitées dès lors que s'instaurent des relations de pouvoir et de domination au lieu de faire appel aux ressources des individus.

"La plus dangereuse des maladies de l'esprit"

En 1937, Musil était visionnaire lorsqu'il déclarait dans sa conférence sur la bêtise : « on parle beaucoup aujourd'hui d'une crise de confiance de l'humanisme, d'une crise qui menacerait la confiance que l'on a mise en l'homme jusqu'ici ; on pourrait ainsi parler d'une sorte de panique sur le point de succéder à l'assurance où nous étions de pouvoir mener notre barque sous le signe de la liberté et de la raison (...) la bêtise « intelligente » entraîne l'instabilité et la stérilité de la vie de l'esprit. Ce n'est pas une maladie mentale. Ce n'en est pas moins la plus dangereuse des maladies de l'esprit, parce que c'est la vie même qu'elle menace ». Par un mode de management qui ne laisse pas de place à la singularité et aux ressources des individus, les organisations se privent de compétences essentielles pour continuer de se développer. Comme le dit le réalisateur belge Jacques Sternberg, peut-être qu'un jour on découvrira que la bêtise n'est rien d'autre qu'un virus.

De nouveaux droits pour les salariés


Dans une tribune publiée par Marianne, Laurent Berger revient sur les avancées pour les salariés obtenues par la CFDT dans l'accord sur la sécurisation de l'emploi.

Le lendemain de la décision de la CFDT de signer l’accord Sécurisation de l’emploi, j’ai qualifié ce texte d’ambitieux. Si la CFDT a décidé de le signer, aux côtés de deux autres syndicats et des trois organisations patronales, c’est d’abord parce qu’il apporte de nouveaux droits aux salariés et plus de sécurité dans leurs parcours professionnels. De plus, cet accord est structurant pour le marché du travail. Alors que notre pays traverse une crise extrêmement dure, c’est en soi un fait qui mérite d’être souligné.
Les acquis de cet accord sont conséquents. La complémentaire santé pour tous les salariés financée à 50 % par l’employeur était une revendication de la CFDT depuis longtemps. En 2016, ce sera une réalité. L’encadrement des temps partiels imposés permettra à de nombreux salariés, très majoritairement des femmes, de travailler plus longtemps et d’avoir des horaires mieux organisés. C’est un pas important pour sortir de la précarité. La création de droits rechargeables à l’assurance chômage va sécuriser la reprise d’emploi. La taxation des contrats de moins de trois mois était un des points durs de la négociation. Elle va inciter les entreprises à recourir à des contrats plus longs et plus uniquement à des contrats très courts par facilité. La meilleure information des représentants des salariés et leur présence, avec voix délibérative, dans les conseils d’administration amélioreront également la prise en compte de l’avis des salariés dans les entreprises.

Ces avancées sont substantielles et bien réelles.
La partie du texte  sur les accords de maintien de l’emploi fait l’objet de critiques au motif qu’elle créerait de la flexibilité. C’est oublier que la flexibilité n’est pas à venir, elle est déjà très présente sur le marché du travail. On l’appelle précarité, chômage de longue durée, temps partiels imposés, CDD à répétition… Et les accords de maintien dans l’emploi existaient avant le 11 janvier ! Ils se faisaient de manière sauvage, sans contreparties pour les salariés, sans assurance de maintien de l’emploi et sans efforts des dirigeants des entreprises. Encadrer ces accords et les conditionner à la signature des syndicats  majoritaires, c’est éviter les chantages à l’emploi et sécuriser les salariés dont l’entreprise traverse des difficultés. Désormais, l’employeur devra prouver que l’entreprise est en difficulté et les représentants des salariés pourront avoir recours à un expert. Aucun de ces garde-fous n’existait auparavant. Toutes les organisations syndicales ont déjà signé ce type d’accord. Fallait-il fermer les yeux sur cette réalité et laisser nos équipes respectives se débrouiller seules ?

Une chance pour notre pays
Rétablissons la vérité : cet accord ne signe pas la mort du CDI, il n’encourage pas le chantage à l’emploi, ni ne facilite les licenciements économiques. Tout cela est faux. Il faut sortir de la mythologie qui voudrait que les avancées sociales soient obtenues grâce aux syndicats qui s’opposent et les reculs de la faute de ceux qui s’engagent. La réalité est exactement inverse ! Les avancées sont bien à mettre au compte de ceux qui ont le courage de s’engager, et seulement ceux-là. Si tous les syndicats présents autour de la table étaient réellement entrés dans la négociation, le rapport de force et le dialogue social y auraient sûrement gagné.
Enfin, un des enseignements de cet accord, c’est que le dialogue social peut aboutir à des compromis positifs et ambitieux. Pour cela, il faut le laisser jouer pleinement son rôle, afin qu’il dépasse les affrontements et les désaccords pour construire un marché du travail renouvelé, plus protecteur des salariés, qui ne fait pas reposer la souplesse uniquement sur les plus précaires.
C’est cette approche nouvelle que la CFDT souhaite porter. Celle d’une véritable complémentarité entre la démocratie sociale et la démocratie politique, qui laisse davantage de place à la négociation et au compromis entre les partenaires sociaux dans les domaines qui les concernent. En ce sens, l’accord Sécurisation de l’emploi est une chance pour notre pays aussi. Saisissons-la !

mardi 19 février 2013

Majobaventure.fr : le premier "serious game" syndical


Les salariés qui veulent apprendre en douceur et de façon ludique les principales règles du droit social peuvent se rendre sur le site majobaventure.fr pour y tenir le rôle du salarié face au patron d’Aérotaf, société aéronautique stylisée.

Ce jeu a été conçu par la FGMM CFDT. Les joueurs sont confrontés à toutes sortes de situations sociales (leur patron leur demande de rester tard le soir, il les passe en forfait jour, il leur propose de changer de poste, il fouille dans leur ordinateur etc.). Ils ont le choix entre plusieurs réactions, avec un joker s’ils doutent de la meilleure réponse. Ce jeu comporte trois degrés, en fonction de la difficulté des réponses à prévoir. Chaque réponse à la question posée par l’employeur fait l’objet d’une notation et d’un petit commentaire expliquant en quoi elle est bonne ou mauvaise.

Ce jeu est en accès gratuit et peut être utilisé via Facebook.



QVT (12/02/2013)


Diffusion aux adhérents CFDT du compte rendu de la réunion de la Commission QVT national du 12 février.

vendredi 15 février 2013

Elections des administrateurs salariés : c'est tout de suite maintenant !


Depuis le 14 février et jusqu'à mardi 19 février à 12h30, se déroule à GCA le premier tour des élections des administrateurs salariés élus par le personnel, pour le collège non-cadres et le collège cadres.   

Les administrateurs salariés sont élus pour 6 ans, ils exercent leur mandat dans les mêmes conditions que les autres administrateurs et, par conséquent, ont le droit de vote dans les délibérations du Conseil.

Pour cette élection, la CFDT et l’UNSA vous demandent de voter pour leur liste :
Dans cette période mouvante où l’entreprise subit de profondes modifications, la CFDT et l’UNSA feront entendre votre voix au sein d’une instance qui prend des décisions lourdes de conséquences pour l’avenir de l’entreprise et de ses salariés.

Dans ce contexte d’évolutions, de transformations et de crise qui impactent notre entreprise mutualiste la voix des salariés est prépondérante au sein même du conseil d’administration pour faire valoir vos intérêts.

Pour voter, c'est simple : il suffit de vous munir des codes d'accès qui vous ont été adressés par courrier à votre domicile et sur votre boite mail pro , puis de voter en toute confidentialité sur le site ci-dessous :  https://vote.election-europe.com/groupama-centreatlantique



Pour avoir la certitude que la voix des salariés sera entendue : 

VOTEZ ET FAITES VOTER pour les listes CFDT et UNSA

jeudi 14 février 2013

Réunion CFDT site de Châteauroux (14/02/2013)

Le 14 février, les adhérent-e-s CFDT de Châteauroux étaient réunies pour échanger avec des élus venus de Limoges et de Niort. Les points abordés ont été nombreux : Situation du Groupe et de la Caisse, retour et bilan de l'entretien du 4 février entre la Direction et les Organisations Syndicales, conditions de travail, stratégie pour les élections professionnelles de fin d'année, etc...
Une réunion ouverte à l'ensemble des salariés du site sera organisée dans les prochains mois.

mercredi 13 février 2013

Elections Chambres d’agriculture : La FGA-CFDT, 1ère organisation syndicale de salariés


Sans attendre les résultats consolidés pour les deux collèges et non publiés encore par le ministère de l’agriculture, la FGA-CFDT peut affirmer aujourd’hui qu’elle restera la première organisation syndicale de salariés aux Chambres d’agriculture avec un peu plus de 30% de représentativité dans cette instance.

Elle remercie l’ensemble des électeurs qui lui ont fait confiance ainsi que toutes ses équipes qui se sont mobilisées pour rechercher des candidats et des candidates et faire voter FGA-CFDT.

Elle constate que la faible participation ne favorise pas la FGA-CFDT dans le collège de la production agricole.

Au-delà de ce constat, elle pose la question de la place laissée aux salariés dans les Chambres d’agriculture, et en particulier dans les instances de gouvernance, par les employeurs.

Elle se félicite de ce résultat qui la porte au premier rang des organisations en agriculture, malgré la multiplication des listes notamment dans le collège de la production agricole.

Avec près de 300 élus, elle portera l’expression des salariés dans toutes les Chambres d’agriculture.
Elle fera en sorte que leurs intérêts soient pris en compte dans toutes les décisions qui concernent l’agriculture considérant que les questions sociales sont indissociables des questions économiques et 
environnementales.

Elle fera vivre au quotidien son slogan : « plus de justice sociale et de solidarité ».

mardi 12 février 2013

Toujours plus nombreux au bureau : comment repérer les psychopathes, les machiavéliques ou les narcissiques ?


Selon le psychologue Oliver James, les personnalités pathologiques sont récompensées dans le milieu du travail, toujours plus concurrentiel et inhumain, ce qui les pousse au sommet de la hiérarchie.

En ces temps de crise économique généralisée, la concurrence est de plus en plus rude sur le marché du travail, et les méthodes de management parfois très cruelles. Une véritable jungle ou règne parfois la loi du plus fort… et du plus méchant. La politique du bureau est dominée par des personnalités pathologiques, voilà ce que nous révèle le psychologue médiatique Oliver James dans son livre "La politique du bureau".

Le spécialiste a identifié trois types de personnalités pathologiques dans l'environnement de travail. Les premiers sont souvent des patrons, et bataillent en tout cas pour la domination, sans scrupules et sans difficultés à piétiner leurs adversaires. Le deuxième profil est celui du calculateur, sans cesse en train de comploter. Enfin, le troisième est un égocentrique obsédé par sa propre grandeur.

Mais le pire n'est pas là. Oliver James croit aussi à l'existence d'un autre type de personnalité, "triadique", qui réunit ces trois profils, les tendances psychopathiques, la ruse machiavélique et l’égoïsme narcissique, le tout formant la "sombre triade". Ces travailleurs rassemblent un mélange explosif d'égocentrisme, d'amour-propre démesuré, de déviance, et de manque d'empathie. Comble de l'horreur : ce sont ces caractéristiques précises qui les aideraient à atteindre le sommet de la hiérarchie. Le monde moderne récompensant leurs aptitude à se mettre en avant aussi longtemps qu'ils parviennent à garder leurs tendances odieuses sous contrôle.

Le film Wall Street fournit une parfaite incarnation de ce profil à travers le personnage de Gordin Gecko, le trader mégalomane interprété par Michael Douglas, dont le célèbre mantra est "vive la cupidité" (greed is good). Le mafieux Tony Soprano et le boss déjanté de la série The Office, David Brent, s'y apparentent. Du coté des personnages historiques réels, le dictateur russe Josef Stalin fait partie de la même catégorie.

Des études suggèrent que ce genre de personnalités "triadiques" se répandent de plus en plus dans le milieu du travail depuis 30 ans, et ce à cause de l’absence de critère objectif pour déterminer l’échec et la réussite sur le lieu de travail.

Dans son livre, La Politique du Bureau, James met en garde contre les dommages causés par ces personnalités à leur entourage. Les personnes ne souffrant pas de ces troubles peuvent se retrouver en situation de grande détresse dans le milieu professionnel, et souffrir de dommages psychologiques si elles n’apprennent pas les bons réflexes pour s’en sortir face à de telles personnalités toxiques.

Plus de 8 millions de personnes travaillent dans des bureaux, et selon le spécialiste, les employés d’école, d’hôpitaux et de studios de télévision pourraient aussi être affectés.

Oliver James a ainsi expliqué au Sunday Telegraph : “la sombre triade est probablement réunie chez cette personne au travail qui vous cause tant de soucis." "Que vous travailliez dans une petite ou  une grande entreprise ou dans le secteur public, le système dans lequel vous êtes récompense la manipulation égoïste et impitoyable." "La probabilité que votre travail quotidien soit gâché par une personne aux tendances psychopathiques, machiavéliques et narcissiques est élevée. Si vous ne développez pas les compétences pour les gérer, ils vous mangeront au petit déjeuner"assure-t-il, alarmiste.


Ce constat peut sembler à la limite de la paranoïa. Mais James est allé sur terrain, étudier différents environnements de travail pour y repérer différents profils. Ces descriptions sont effrayantes. Il raconte par exemple comment les collaborateurs d’un cabinet d’avocats d’élite étaient souvent à la limite de l’autisme : dénués d’humour, sans charme et dépourvus de compétences sociales, incapables de décrypter les pensées et les sentiments d’autrui. Autant de symptômes proches de syndrome d’Asperger, une forme d’autisme de haut niveau.

Oliver James connait particulièrement bien le milieu de la télévision, auquel il réserve le meilleur de son venin. De la BBC aux diffuseurs indépendants, il a travaillé à des endroits très différents, et le constat est sans appel : "La télévision est bourrée de personnes dénuées de talent qui sont parvenus à s’associer à des programmes à succès  et à se dissocier des échecs".

Atlantico

lundi 11 février 2013

Revue du presse (11/02/2013)


Conditions de travail à GCA, accord emploi et désinformation, colère, austérité, PAC, chômage partiel, santé, sécurité, prison et créativité...
Diffusion d'une revue de presse sélective aux adhérents CFDT



La dépréciation d'actifs pour les nuls


PSA a annoncé jeudi soir 4,7 milliards de dépréciations d'actifs, qui vont amputer d'autant les résultats du groupe. Un grand ménage comptable qui n'a pas vraiment fait réagir les marchés. Les explications de Pascal Quiry, professeur de finance à HEC.
Dans les grands groupes du CAC 40, la mode est aux dépréciations d'actifs en ce début d'année 2013. Jeudi soir, PSA a annoncé pour 4,7 milliards de dépréciations sur sa branche automobile. Un ajustement comptable considérable qui fait notamment écho aux 2,67 milliards d'euros d'écarts d'acquisitions annoncés la semaine dernière par le Crédit Agricole. Mais que représentent exactement ces dépréciations d'actifs? Et surtout en quoi cela pénalise les entreprises? Les réponses de Pascal Quiry, professeur de finance à HEC, banquier d'affaires, et co-auteur de la lettre Vernimmen.net.

La dépréciation d'actifs, c'est quoi exactement?
Prenons une hypothèse de travail: PSA va fermer son usine d'Aulnay-sous-Bois. Dans cette usine il y a un certain nombre de machines dont le groupe sait qu'il va devoir se défaire. Comme le marché est difficile, et que tous les constructeurs européens sont confrontés à des problèmes de capacités, on imagine que la revente ne se fera pas à bon prix. Si la machine valait 100 dans les comptes de l'entreprise, on va estimer qu'elle n'en vaut peut-être plus que 35, et une provision est alors passée pour 65.

Quelles sont les conséquences d'une telle dépréciation?
Mécaniquement, la dépréciation va pénaliser le montant des capitaux propres de l'entreprise, mais aussi ses résultats nets qui seront amputés d'autant. En Bourse en revanche, une dépréciation n'est pas forcément sanctionnée par les investisseurs si ces derniers n'y voient pas une information nouvelle. C'est pourquoi ce vendredi matin, le titre de PSA a très peu réagi, malgré les 4,7 milliards de dépréciations annoncés la veille.

Près de 5 milliards de pertes et le cours de Bourse de PSA est à peine touché? 
Non, en l'occurrence ce réajustement est le dernier maillon de la chaîne, une manière de solder ce qui a déjà été acté  depuis longtemps par les investisseurs. Dans cette hypothèse, le montant de la perte nette, même si elle est très élevée, et même si elle était inconnue, n'est pas de nature à impacter les résultats futurs de PSA. En clair, aux yeux de la Bourse, il s'agit d'un simple jeu d'écritures comptables, moins porteur de conséquences que les dernières ventes de la 208 par exemple. Attention, parfois une dépréciation comporte une information en tant que telle. Ce serait le cas si un laboratoire pharmaceutique était obligé de déprécier une acquisition d'un milliard d'euros parce que la molécule achetée se révèle dangereuse pour la santé. Si l'information est soudaine, elle sera très mal accueillie par les marchés.

PSA, Crédit Agricole, ArcelorMittal,... pourquoi les groupes sont si nombreux à déprécier leurs
actifs?
Après la crise de 2008, de nombreuses entreprises ont tardé à répercuter la baisse de valeur de leurs actifs dans leurs comptes. Elles espéraient sans doute que la crise serait passagère et que leurs actifs se réapprécieraient d'eux-mêmes une fois la tempête passée. A force d'attendre, on est arrivé à des situations où de plus en plus de groupes cotés affichaient des valeurs de marché inférieures à leurs actifs nets comptables. C'est pourquoi l'an dernier déjà, la lettre Vernimmen.net affirmait qu'il était temps pour de nombreuses entreprises de passer leurs comptes à la paille de fer.

La vague va-t-elle se poursuivre ?
Sans doute. Ne serait-ce que parce que certaines entreprises vont profiter des énormes dépréciations de PSA et de Crédit Agricole pour faire leur propre ménage interne. En termes d'image, il est toujours délicat d'afficher des pertes aussi conséquentes. D'où l'intérêt de le faire en même temps ou dans le sillage des autres...

La Tribune

dimanche 10 février 2013

"Pas question de baisser les indemnités chômage"


Dans un long entretien aux Echos, Laurent Berger revient sur les suites de l'accord sur la sécurisation de l'emploi, mais également sur l'avenir de l'Unedic et des retraites complémentaires.


La CGT et FO tirent à boulets rouges sur l'accord sur l'emploi et menacent d'aller en justice. Que répondez-vous ?
Qu'ils peuvent se lancer dans une guérilla juridique, c'est la démocratie, mais que nous ne sommes pas inquiets. Au contraire, il faut se féliciter que, dans un climat social marqué par la précarité et le chômage - les chiffres de décembre sont en trompe-l'oeil -, des syndicats et des organisations patronales s'accordent sur un texte qui change le paradigme sur l'emploi et qui va plus loin que ce que tout le monde attendait. J'étais à Madrid la semaine dernière avec mes collègues de la Confédération européenne des syndicats. Ils saluent tous le fait que nous ayons signé un texte d'anticipation des évolutions économiques et de création de droits pour les plus fragiles, pas simplement un accord de « gestion de la misère ». Si la CGT s'était impliquée dans la négociation, elle aurait pu faire valoir ce qu'elle voulait et peut-être que le rapport de force aurait été différent. Les droits et garanties qu'ont obtenus les salariés, ils ne les doivent qu'aux signataires.

Les autres dénoncent un accord défavorable aux salariés...
Il y a bien sûr des intérêts divergents entre salariés et employeurs. Personne ne prétend que le rapport de subordination de l'un à l'autre a disparu ! Mais l'accord renforce la protection des salariés. Prenons les accords de maintien dans l'emploi. Se battre pour le maintien de l'emploi, ce serait mauvais pour les salariés ? Bien sûr que non ! Nous voyons les effets inverses à Goodyear. Demain, de tels accords seront mieux encadrés que ceux que signent aujourd'hui tous les syndicats, y compris la CGT parfois ! La taxation des emplois précaires, pour les contrats de moins d'un mois qui ont explosé, c'est une augmentation de 75 % des cotisations. Et j'entends dire que notre accord, ce serait la fin des CDI ? Nous faisons bouger l'idéologie du patronat sur les contrats courts, comme sur la présence de salariés au conseil d'administration ou le rôle accru des représentants du personnel. Mon objectif, c'est de changer le comportement des patrons.

Etes-vous sûr de mettre la même chose que le patronat derrière ce texte ? Sur les licenciements économiques par exemple...
Pour nous, l'accord est un tout et on ne peut lire la réforme des licenciements économiques sans regarder tout le volet sur l'anticipation. Il est clair que, si plan de sauvegarde de l'emploi il y a, il doit faire l'objet d'une négociation pour aboutir à un accord majoritaire sur l'emploi, le reclassement des salariés et les indemnités. En cas d'échec, l'homologation par l'administration devra être plus exigeante sur le maintien de l'emploi, la situation des salariés et les indemnités. Elle devra regarder précisément les raisons économiques du plan en sachant pourquoi la négociation a échoué. Elle devra être exigeante et nous attendons de la loi qu'elle le garantisse.

Ne craignez-vous pas de vous isoler ?
L'accord a mis en lumière les différences profondes d'approche du syndicalisme entre la CGT et la CFDT. La CGT dénonce mais ne s'engage pas et demande à l'Etat d'agir alors que nous nous engageons pleinement dans les négociations. Mais tout cela n'est pas nouveau, de même qu'il n'est pas étonnant de voir la CGT durcir le ton avant son congrès. Nous verrons ce qu'il en est après. Et cela ne veut pas dire que le dialogue est rompu. Je n'ai aucun problème de relation avec Thierry Le Paon.

Jean-Claude Mailly a des mots très durs sur l'accord...
Je déplore les excès dans l'expression et j'en appelle à un peu plus de raison. Mais nos relations ne sont pas si tendues. FO a décidé de ne pas signer l'accord sur l'emploi. Je ne sais pas si cela signifie qu'elle ne signera plus rien. Il y a des divergences, mais il n'y a pas de guerre syndicale. Sur les négociations en cours sur la qualité de vie au travail par exemple, nous menons un travail en intersyndicale avec les autres organisations.

Le gouvernement va-t-il trop loin dans la rigueur ?
La recherche effrénée des 3 % ne doit pas se faire à l'encontre des investissements et en obérant l'avenir. Je lance l'alerte : le rythme de réduction du déficit est trop rapide. L'austérité va peser sur la croissance. Attention, aussi, de ne pas toucher aux dépenses nécessaires au maintien de la cohésion sociale. Je suis très inquiet car il est prévu 10 milliards d'économies budgétaires supplémentaires pour financer le crédit d'impôt compétitivité, or, au sein de nombreux services de l'Etat, on touche à l'os. Même chose pour les hôpitaux. Il faut un vrai débat démocratique : la modernisation de l'action publique (MAP) devra se faire dans la concertation et donner du sens aux choix de politiques publiques qui sont faits, sinon elle échouera.

L'Unedic a un déficit record et la Cour des comptes préconise de raboter l'indemnisation...
Le vrai problème, c'est le chômage ! Ce n'est vraiment pas le moment de réduire les indemnités, les demandeurs d'emploi ne sont pas responsables de leur situation !

Même celle des cadres ?
Même celle des cadres. Ils contribuent beaucoup plus à l'assurance-chômage qu'ils n'en bénéficient. Attention de ne pas casser ce système de solidarité. Et, de toute façon, les économies seraient marginales. Par ailleurs, le déficit de l'Unedic est conjoncturel, la situation se retournera assez vite si la croissance revient. Que le gouvernement nous laisse gérer le régime et négocier en temps et en heure. Nous n'avons pas besoin de lettre d'orientation...

Les droits rechargeables prévus dans l'accord ne devront pas creuser le déficit...
La question de la hausse des cotisations devra être mise sur la table. Et il faudra, comme le souligne la Cour des comptes, se pencher sur le régime des intermittents du spectacle. Il est hors de question de remettre en cause leurs indemnisations, mais il faudra redéfinir qui paie. Il est logique que l'Unedic prenne une part, et que le secteur économique qui en bénéficie et l'Etat prennent aussi leur part. On ne pourra jamais justifier que les salariés du privé doivent financer à eux seuls 1 milliard d'euros pour les intermittents.

Autre régime, autre déficit, celui des retraites complémentaires. Etes-vous prêts à accepter une désindexation partielle des pensions Arrco-Agirc ?
La hausse des cotisations sera aussi dans le débat de la négociation. Sur une éventuelle désindexation, il faudra distinguer les pensions les plus basses des plus élevées quant à l'effort à supporter. La balle est dans le camp du patronat.

De manière générale, faudra-t-il demander davantage d'efforts aux retraités pour financer les régimes ?
La CFDT n'est pas opposée à une hausse de la CSG des retraités les plus aisés à condition que cela serve à la prise en charge de la dépendance. Sur le dossier des retraites, le gouvernement doit dire dès maintenant ce qu'il a en tête, sans attendre la fin de la négociation Arrco-Agirc. Quel est le calendrier ? Va-t-on faire encore du bricolage ou enfin une vraie réforme ?

Matignon annonce des prestations familiales plus redistributives afin de financer davantage de services (crèches...). Etes-vous d'accord avec cette orientation ?
Nous défendons une politique familiale bénéficiant davantage aux familles qui en ont le plus besoin. La CFDT propose une refonte du quotient familial, qui serait transformé en allocation forfaitaire par enfant. Ce serait une faute de ne pas le faire. Le gouvernement a une belle occasion d'engager une réforme de justice sociale essentielle.

La CFDT est de plus en plus accusée d'une trop forte proximité avec le pouvoir... Cela ne pose-t-il pas un problème ?
C'est parfaitement injustifié. D'accord, la méthode retenue par le gouvernement de relancer la démocratie sociale répond à une exigence que nous portons depuis toujours. Mais la CFDT reste la même : critique, exigeante et constructive. Nous avons des désaccords avec le gouvernement et nous les exprimons. J'ai critiqué les cafouillages sur ArcelorMittal à Florange, le temps perdu pour rétablir l'allocation équivalent retraite ou encore interpellé l'Etat actionnaire sur Renault. Et permettez-moi de poser une question : parmi les trois grands leaders syndicaux, qui est le seul à ne pas être encarté dans un parti politique ?

Reste que Matignon a chargé François Chérèque de suivre le plan pauvreté et que Laurence Laigo a rejoint le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. Cela ne vous gêne-t-il pas ?
François Chérèque n'est pas le « monsieur pauvreté » du gouvernement comme certains voudraient le faire croire, il est fonctionnaire à l'Inspection générale des affaires sociales. Il ne met pas ses compétences au service du gouvernement, mais de l'Etat. Et je pense qu'il n'hésitera pas à critiquer la mise en oeuvre du plan pauvreté si les résultats ne sont pas ceux escomptés. Quant à Laurence Laigo, c'est un choix personnel de carrière. Nous avons une règle : quand quelqu'un part, il est libre d'aller où il veut. Il est fréquent de voir des dirigeants syndicaux se diriger vers le secteur public, tant se réorienter dans le privé reste difficile.

Y aura-t-il d'autres mouvements au sein de la commission exécutive ?
Nous n'avons pas encore pris de décision sur une éventuelle arrivée à la commission exécutive, mais il ne devrait pas y avoir de départ.


samedi 9 février 2013

Les détenus deviennent des salariés comme les autres


La décision, rendue hier, par le conseil de prud’hommes de Paris, pourrait bien être une révolution quant aux droits des prisonniers qui travaillent en détention. C’est en tout cas ce qu’espèrent les défenseurs de Marilyn. Hier, les juges ont reconnu que cette détenue de la maison d’arrêt de Versailles, emprisonnée pour avoir tué son mari violent en 2010 à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), avait bien été licenciée abusivement par son ancien employeur, MKT Sociétal, une plate-forme d’appels pour prisonniers aujourd’hui en liquidation judiciaire

Selon l’énoncé de la décision, la société MKT, par la voie de son mandataire, est reconnue comme « employeur » et a été condamnée à verser à la détenue plus de 6000 € en rappel de salaires, congés payés, préavis de licenciement et dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat de travail. Une victoire pour Marylin, mais surtout une première pour le milieu carcéral.

L’affaire remonte à 2010. La jeune femme, derrière les barreaux, commence à travailler pour le centre d’appels et mène notamment des enquêtes de satisfaction téléphonique pour divers clients. Mais elle cède à la tentation et appelle sa sœur qu’elle voit rarement. Les appels personnels étant interdits, Marilyn est remerciée par la société. Plus précisément « déclassée », sans indemnité, ni procédure de licenciement.

Le Code de procédure pénal dispose que, dans le milieu carcéral, le droit du travail ne s’applique pas. Seul un « engagement » définit le salaire que touchera le détenu : « Et encore! Les rémunérations sont, dans les faits, souvent inférieures aux 45% du smic exigés. Et il n’existe aucune garantie juridique, ni sur la durée ou la régularité du travail des prisonniers. Le droit du travail privé ne s’applique pas dans les prisons », explique-t-on à l’Observatoire international des prisons. Les avocats de Marylin saisissent alors les prud’hommes, estimant qu’il s’agit d’un licenciement déguisé. Et demandent à la justice de faire reconnaître que le travail carcéral est soumis aux mêmes règles que celui réalisé en liberté.
« La décision du conseil est une révolution. En plus d’avoir reconnu l’existence d’un contrat de travail, ce qui n’était jamais arrivé, le conseil a également estimé que le licenciement pour un appel personnel n’est pas constitutif d’une faute grave », s’est réjoui, hier, Me Fabien Arakélian.

La partie adverse n’avait pas encore annoncé hier sa décision, ou non, de faire appel. La Cour de cassation a été saisie, sur le même sujet, d’une question prioritaire de constitutionnalité et devrait trancher fin mars. D’ici là, l’avocat de Marylin appelle les pouvoirs publics « à s’emparer très rapidement de cette question ». 

Le Parisien

jeudi 7 février 2013

Réunion OS/Direction (04/02/2013)

Diffusion aux adhérents CFDT du compte rendu de la réunion OS/Direction du 4 février 2013.

mercredi 6 février 2013

5 bonnes raisons de faire la sieste au bureau


Recharger ses batteries, déstresser, être plus créatif... faire la sieste a des effets positifs au travail. Mais attention à ne jamais dépasser 20 minutes de sommeil !


La sieste au bureau a des effets bénéfiques sur la qualité au travail
Ce plaidoyer pour la sieste au bureau est extrait de l'ouvrage "Le guide du bien être au travail" par le Dr Charles-André Pigeot et Romain Pigeot, paru en décembre 2012 aux éditions Eyrolles.

1. Améliorer la mémoire
Elle permet au cerveau de se reposer, aux neurones de se reconnecter. C’est important car lorsque le cerveau n’a pas la possibilité de se détendre, on perd très vite son dynamisme, son temps et l’on retrouve les fameux « trous de mémoire », bien pénalisants.

2. Augmenter la créativité
La créativité nécessite de la vigilance, de la concentration, de l’attention qui ne pourront se manifester que si votre cerveau est reposé.

3. Désamorcer le stress
Le stress est un processus qui a tendance à s’emballer au cours de la journée ; il faut en permanence apprendre à le contrôler, le gérer pour mieux le maîtriser. La sieste est un excellent moyen de décentration pour freiner cette machine qui, souvent, se laisse emporter en nous poussant dans la précipitation et dans l’anticipation.

4. Alimenter la concentration
Pendant la sieste, notre cerveau se met en veille. Il pourra ainsi se ravi- tailler et se remettre en route sans difficulté pour le reste de la journée.

5. Conserver son dynamisme
Le manque de sommeil conduit fatalement à la mauvaise humeur, à la fatigue, à l’irritabilité. La sieste va permettre de se ressourcer, de se reconstruire, et ainsi de repartir dans de bonnes dispositions pour aborder avec courage la seconde moitié de la journée.

En pratique : comment faire la sieste au bureau ?
Ne jamais faire une sieste de plus de vingt minutes. Elle risque de perturber votre cycle de sommeil et de vous conduire à un désordre physiologique pénalisant, qui se traduit souvent par un état de malaise, d’inconfort et de faiblesse.

Il est recommandé de ne jamais s’allonger, mais de s’installer dans un endroit calme. Asseyez-vous confortablement dans votre fauteuil, penchez- vous en avant en reposant votre tête sur vos bras croisés, qui sont posés sur le bord du bureau.

Cette « sieste », dont nous parlons, est particulière. Elle consiste à fermer doucement les yeux et à laisser aller son imagination, tout en restant dans un état de veille apparent. Il ne faut jamais laisser venir complètement le sommeil.



Par Dr Charles-André Pigeot et Romain Pigeot (http://business.lesechos.fr)