Groupama S.A a proposé à son Conseil d'Administration de procéder à une augmentation de capital de 500 millions d'euros pour la fin de l'année 2011.
Selon la Direction cette augmentation à 2 objectifs :
- augmenter la valeur de Groupama. Plus le capital est important et plus on est attractif en cas d'ouverture du capital…
- permettre aux Caisses Régionales de détenir une part plus importante du capital de GSA (75 %)
Cette augmentation a été déterminée en fonction de la couverture des engagements de chaque Caisses Régionales. Ainsi la moyenne des taux de couverture des engagements de l'ensemble des CR est à 113 % (111 % pour GCA). 2 Caisses sont derrière nous (GRAA et GCM autours de 105 - 106 %)
L'augmentation sera faite en tenant compte de ces Caisses, dont le taux de couverture des engagements est plus faible, de sorte à ce qu'elle ne descendent pas au dessous de 100 %. Au global, cela génère une enveloppe de 500 millions d'euros.
Pour GCA, qui détient 13 % du capital de GSA, cela représente une participation de 66,2 millions d'euros...
Vendu comme une étape vers l'entrée en Bourse, les spécialistes économiques soulignent que cet appel aux caisses régionales témoigne de la fragilité des fonds propres de l'assureur…
L’offensive sur le capital de Premafin et Fondiaria en Italie fin 2010 a échoué. La marge de solvabilité du groupe a chuté de 50 points l'an dernier à 130 % en raison de moins-values latentes.
En mai, l'agence S&P a dégradé la note du groupe d’un cran, à BBB+, en arguant de ses 2 milliards d’euros d’exposition à la dette grecque (290 millions d’euros net des pertes éventuelles à la charge des assurés). A fin 2010, Groupama était aussi exposé à la dette du Portugal (un milliard), de l'Espagne (2,9 milliards) et de l'Italie, son deuxième marché (7,3 milliards). Soit, au total, près de 24% de son portefeuille obligataire….
«Nous ne pensons pas que l’exposition à la Grèce constitue le principal problème de Groupama», relevait pourtant en mai Philippe Picagne, l’analyste de CreditSights. «Groupama souffre de l’extrême faiblesse de son capital. Il lui faudrait plutôt 1,5 milliard, et pas 500 millions, pour se donner de la marge».
A fin 2010, les fonds propres n’atteignaient que 4,3 milliards d’euros (contre 7 milliards en intégrant 100% des caisses), à comparer à 2,8 milliards de dette et 3,1 milliards d’écarts d’acquisition au bilan. Les actions représentaient 15% du portefeuille de placement. Avec un résultat net annuel moyen de 524 millions entre 2007 et 2010, la génération de capital du groupe ne paraît pas de nature à modifier en profondeur ces grands équilibres...
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