Les lecteurs cinéphiles auront reconnu le titre du magnifique film que Philippe Lioret réalisa en 2006 à partir du roman éponyme d’Olivier Adam, film grâce auquel Mélanie Laurent obtint le César du meilleur espoir féminin et Kad Merad celui du meilleur acteur dans un second rôle.
Le Grain à Moudre n’ayant pas vocation à faire de l’ombre à Studio Ciné Live et à Première, nous arrêterons là nos digressions cinéphiliques et nous nous concentrerons sur notre sujet de prédilection : Groupama qui, avec l’onéreuse contribution de ses dirigeants, nous en fait pourtant souvent… du cinéma.
« Tout va bien ne t’en fais pas » c’est en substance ce que Thierry Martel déclarait dans un communiqué de presse qui, le 2 août dernier, accompagnait la publication des comptes semestriels. Après avoir connu deux années difficiles qui avaient amené le Groupe à vendre plusieurs filiales et divers biens immobiliers et à supprimer plusieurs centaines d’emplois, la Direction Générale indiquait que Groupama renouait avec les bénéfices grâce notamment à « la mobilisation de toutes ses équipes ».
Ouf nous étions rassurés ! Tant de travail, de modération salariale, de sacrifices ne resteraient pas vains. Bonjour « veau, vache, cochon, couvée ». Salut à toi augmentation salariale ! Tout allait redevenir pour le mieux dans le meilleur des mondes…
Et puis vint la Commission Nationale de Négociation UDSG du mois d’octobre. Sous cette appellation pour le moins énigmatique se cache l’antre du dialogue social dans lequel directions et syndicats se retrouvent pour parler « soussous ».
Tout naturellement les organisations syndicales demandèrent en une belle unanimité que, les bénéfices revenus, les efforts consentis soient en euros reconnus.
Que nenni répondirent les représentants de l’Union Des Seigneuries Groupées toujours prompte à faire la sourde oreille quand d’argent il s’agit.
Pour l’augmentation collective négociée au niveau national ce fut « touche pas au grisbi » mais on nous promis que dans les Caisses il y aurait « du grain à moudre »
On allait voir ce que l’on allait voir… et nous vîmes… les mêmes « tontons flingueurs » à l’œuvre (détail en page 3). Dans les autres entreprises du Groupe, ce n’est guère mieux, voir plus mal (résultats des courses dans le prochain n°).
Puis il y eut l’épisode de la présentation au Comité de Groupe du 5 décembre de la PSO 2013-2015 (Plan Stratégique Opérationnel). Un document fut remis dans lequel nous apprîmes que le DSK avait augmenté son taux de pénétration en Bulgarie (sic, voir encart en page 3) et puis c’est tout. Un contenu indigent, une stratégie à la petite semaine, rien de concret, rien de fédérateur et de motivant. Nous attendions une stratégie novatrice porteuse d’espoir et susceptible d’arrêter l’hémorragie des emplois (le Groupe a perdu 10% de ses effectifs en entre 2011 et 2012). Mais rien, nous attendons toujours. Un vrai désert des Tartares.
« Tout va bien ne t’en fais pas »… Et pourtant se pose maintenant la question des véritables capacités du Groupe à sortir de ses difficultés, à fabriquer du résultat, à reconstituer durablement ses fonds propres, à atteindre ses objectifs en matière d’obligations réglementées, de marge de solvabilité, à stabiliser le périmètre d’activité sans recourir encore à des destructions d’emplois.
Après des négociations salariales impécunieuses et la présentation d’une stratégie invisible nous sommes en droit d’exiger des instances de gouvernance du groupe et des différentes entreprises qui le composent de mettre en place une véritable stratégie capable d’asseoir la pérennité d’une institution mutualiste plus que centenaire, de redonner du sens au travail des salariés et de faire disparaître du vocabulaire la notion de modération salariale.
Edito du Grain à Moudre n°11, publication de la CFDT GCA - actuellement en cours de diffusion sur la Caisse Régionale. Si vous souhaitez recevoir notre revue par mail, laissez nous un message ici : cfdtgca@gmail.com
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