Le Grain vous propose le portrait d’un personnage que vous ne pourrez fort heureusement pas croiser à GCA : M. Karcher
Nous l’appellerons M. Karcher, il n’est pas un, il pourrait être la conjonction de plusieurs, une sorte de « best of » de ce qui se fait de pire dans le réseau...
Il peut être elle. Il est minoritaire.
En réunion d’équipe, histoire de motiver les troupes, M. Karcher n’hésitera pas à annoncer que « les commerciaux sont tous en CDD ».
Il aime particulièrement employer la métaphore sportive : « on est tous sur le terrain et l’arbitre c’est le client » voir l’allégorie militaire ; il est alors question de « bataille » qu’il faut impérativement gagner et de « plan de guerre » qu’il faut mettre en œuvre.
A celle qui, de retour de congé maternité, a des difficultés à trouver ses marques et à concilier les exigences de son travail de CC Part et ses nouvelles fonctions de jeune mère de famille, il déclarera sans ambages que « si elle continue de ne pas se remettre dans le bain » il « exigera sa lettre de démission pour le début du mois prochain ».
M. Karcher manque singulièrement de formation en droit social et modifie à sa guise la Convention Collective, l’Accord National Groupama, les accords d’entreprise : Il exige un certificat médical pour une absence maladie d’une journée et s’assoit ainsi sur l’article 38 de l’Accord National Groupama (ANG).
Il interdit la participation de « ses collaborateurs » aux réunions organisées par une ou des organisations syndicales et bafoue ainsi l’ANG (article 12-2) et l’accord d’Harmonisation des statuts des salariés de GCA (article 5-4).
Il interdit toutes récupérations d’heures supplémentaires ou d’heures effectuées à l’occasion d’une manifestation commerciale, récupérations pourtant prévues par la Convention Collective des Sociétés d’Assurance (article 50).
Et bien évidemment il déconseille gentiment à ses équipes de compléter correctement e-temptation sous le formidable prétexte « qu’un commercial n’a pas d’horaires de travail » et que « les 35 heures, c’est fait pour les fainéants du siège ».
M. Karcher ne fait pas la différence entre augmentation pérenne et prime ponctuelle… il est vrai que M. Karcher ne dispose pas d’une enveloppe promotionnelle importante et qu’il doit trouver chaque année des arguments pour expliquer qu’il n’a pas été possible d’augmenter « ses N-1 ».
M. Karcher est le roi du management par messagerie. Il maîtrise aussi à la perfection le téléphone et appelle régulièrement dans la journée pour laisser libre court à l’expression de son tic verbal : « combien ? »… qu’il associe au nombre de rendez-vous pour cette semaine, la S+1, la S+2 et, dans ses jours de grande forme, la S+3. Cet adverbe interrogatif est également agrégé, quotidiennement, au nombre de contacts réalisés, de contrats signés, de prospects rencontrés.
M. Karcher trouve que e-perf est un excellent outil, mais continue d’exiger que « ses collaborateurs » complètent de nombreux tableaux. Il est vrai que, si M. Karcher n’est pas très informé des questions relatives au droit du travail, il est remarquablement formé à l’ancestrale technique du bâtonnage (pas la technique de vinification) et possède un master 2 en maniement d’Excel.
M. Karcher n’aime pas les syndicats, ne respecte pas les élus du personnel, conchie les DP, le CHSCT et le CE, mais apprécie les prestations proposées par ce dernier.
Si M. Karcher comprend qu’il faille des élus pour faire fonctionner toutes les (trop) nombreuses instances de représentation du personnel, il ne souhaite pas que « ses collaborateurs » s’investissent et n’hésite pas à mettre en balance une promotion contre l’abandon d’un mandat d’élu.