Bureaux, ascenseurs, escaliers, cantine d’entreprise, machine à café, photocopieur… la contamination sur son lieu de travail n’est pas seulement une calamité sanitaire, elle plombe aussi les comptes de la Sécurité sociale : selon l’étude sur « la Gestion du bien-être et de la santé des salariés sur leur lieu de travail », réalisée au premier trimestre pour le groupe Kimberly-Clark Professional, spécialisé dans le conseil et les produits d’hygiène, un salarié français sur cinq a été contaminé par une maladie infectieuse sur son lieu de travail ou par l’un de ses collègues, et plus de la moitié (54%) d’entre eux ont été obligés de s’arrêter de travailler.
Le paradis des virus ? L'open space, où ils circulent en toute liberté
Selon la même étude, réalisée au sein de 250 sociétés françaises de toute taille, cet absentéisme et ses conséquences sur la productivité coûtent environ 1000 € par personne et par an aux entreprises, soit en moyenne 1% de leur masse salariale, « alors que de simples mesures de prévention permettraient de réduire considérablement ces surcoûts », ainsi que le rappelle Nathalie Brillaud, chef de projet chez Kimberly-Clark, propriétaire entre autres fleurons de la marque Kleenex.
Cela vous semble si évident ? « Ce sont des choses basiques, admet Nathalie Brillaud, pourtant, sur le terrain, on se rend vite compte que les piqûres de rappel ne sont pas inutiles. On touche tous les mêmes poignées de porte, on oublie que sur nos surfaces de travail, même si le microbe ne se voit pas, il est là! »
Le pire, c’est l’open space. Les cloisons des bureaux y ont été supprimées au profit de grands plateaux où on circule beaucoup mieux… les virus aussi ! Autre paradis des microbes, le bureau « volant », utilisé successivement par plusieurs personnes qui n’y laissent pas traîner que leur bazar.
La prévention est pourtant très efficace. Aux Etats-Unis, des pros de l’hygiène ont mené un audit dans une société tertiaire de 1000 salariés où l’absentéisme frôlait les 3%. Ils ont repéré les zones à risques et ont même passé les endroits les plus exposés au crible d’appareils de détection et de comptage des germes… « On a un peu joué aux Experts de la série télé! » sourit Nathalie Brillaud. Les mesures prises ensuite peuvent aller du simple changement des essuie-mains en tissu par des serviettes en papier ou des séchoirs à air pulsé, jusqu’à l’installation d’affichettes d’information, voire l’organisation de séances de sensibilisation des employés. Toutes ces mesures, parfois très simples, ont permis de faire chuter l’absentéisme de plus de 40% en moins de trois mois. Qui partage son ordi, partage ses bactéries.
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