Groupama, longtemps premier actionnaire institutionnel de la Société Générale, a soldé sa participation résiduelle dans la banque française mardi, une opération qui s’inscrit dans la stratégie de l’assureur mutualiste de réduire son exposition aux actions.
Annoncée lundi soir, la cession a permis à Groupama de récupérer 517 millions d’euros auprès d’investisseurs institutionnels, au cours d’un placement privé dirigé par Goldman Sachs International et HSBC.
Sur la base du cours de clôture de Société Générale lundi soir, la participation de l’assureur (14.881.016 d’actions représentant environ 1,9% du capital) était valorisée un peu moins de 530 millions d’euros.
Si cette opération a fait perdre près de 2% au titre de SocGen mardi à l’ouverture de la Bourse de Paris, Groupama a tenu à préciser dans son communiqué qu’elle «ne reflétait en rien une appréciation négative de la stratégie ou de la gestion de la Société Générale».
Vers 13H00, le titre de la banque reculait de 1,12% à 35,20 euros, soit la plus forte baisse du CAC 40 (+0,29%).
«Dans un marché d’été», cette nouvelle «anime un peu la cote», mais cette baisse «n’est pas de nature à entraîner une révision de l’avis des investisseurs» sur la valeur, a estimé Remy Naturkrejt, un gérant de Meeschaert Gestion Privée, en rappelant que depuis le début de l’été le titre SocGen était passé de près de 26 euros à près de 36 euros.
Entré au capital de la banque au logo rouge et noir au début des années 2000, Groupama a commencé à s’en désengager en 2011, alors que son exposition à la dette grecque et les turbulences des marchés actions lui avaient valu une perte nette de 1,76 milliard sur l’année.
Pour réduire son exposition aux risques, l’assureur vert avait décidé de rééquilibrer son portefeuille d’actifs, en cédant notamment des actions quand les conditions de marché le permettraient.
Fin 2010, Groupama contrôlait 4,25% du capital de Société Générale, et encore 3,92% fin 2011, ce qui en faisait le premier actionnaire institutionnel de la banque. Puis en 2012, l’assureur vert a vendu plus de la moitié de ses titres SocGen.
«Il n’y a pas de partenariat industriel avec Société Générale qui justifierait une participation extraordinaire», avait justifié à l’époque le directeur général de Groupama SA, Thierry Martel.
Groupama s’était allié à la Société Générale en 2001 pour créer Groupama Banque, la banque en ligne de l’assureur. A l’époque, la SocGen en détenait 40% mais elle avait progressivement cédé ses parts à l’assureur mutualiste, à cause notamment du retard pris par la coentreprise quant à ses objectifs de rentabilité.
Au cours du premier semestre 2013, l’assureur a encore réduit son exposition aux actions, qui ne représentent désormais plus que 8% des placements, contre 17% il y a 3 ans.
En outre, la cession annoncée mardi permettra au groupe «de renforcer ses marges de manœuvre financières», précise-t-il dans son communiqué.
Entre janvier et juin 2013, l’assureur est redevenu bénéficiaire après deux exercices passés dans le rouge, marqués par des dépréciations qui l’ont contraint à céder des actifs et à réduire ses coûts.
AFP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire