Les mesures du plan d'économies de 50 milliards d'euros ont été détaillées par le Premier ministre le 16 avril. Pour la CFDT, les plus modestes sont insuffisamment protégés.
À la sortie du conseil des ministres du 16 avril, le Premier ministre a exposé le détail du plan d’économies de 50 milliards d’euros destiné à réduire le déficit public. « Cet effort ne doit pas peser sur les plus modestes, porter atteinte à la cohésion sociale ou compromettre la reprise de croissance qui s’annonce », prévient la commission exécutive de la CFDT dans un communiqué en réaction aux annonces de Manuel Valls. La piste d’un salaire minimum inférieur au Smic, évoquée par le président du Medef, a été écartée, à la grande satisfaction de la CFDT. D’autres points positifs sont à souligner : la poursuite des recrutements dans l’Éducation nationale (60 000 postes en cinq ans, promis en 2012), le maintien des postes dans la sécurité et la justice.
Gel du point d’indice pour une année supplémentaire
Les 50 milliards d’euros d’économies devraient, selon le Premier ministre, se répartir entre l’État et les agences de l’État pour 18 milliards d’euros, les collectivités locales pour 11 milliards et la protection sociale à hauteur de 21 milliards (10 milliards d’euros pris sur les dépenses d’assurance-maladie et 11 milliards sur la gestion sociale). Premier poste touché par ce plan d’économies : la masse salariale de la fonction publique. La poursuite de la baisse des effectifs dans les ministères et les agences de l’État est annoncée. Selon la CFDT, cela ne doit pas se traduire par un coup de rabot généralisé mais par une réflexion sur les missions et les moyens, menée avec les agents et les usagers.
Côté rémunérations dans la fonction publique, le point d’indice sera gelé un an de plus. La CFDT juge cette mesure inacceptable. Bloqué depuis déjà quatre ans, ce fameux point sert à calculer la rémunération de base des agents. Au-delà de la question du pouvoir d’achat, le gel du point témoigne du manque de reconnaissance du travail des agents et de leur implication dans le service public. Les règles de l’avancement des agents ne sont en revanche pas modifiées.
Des prestations sociales gelées jusqu’à la fin 2015
Habituellement révisées en fonction de l’inflation, les prestations sociales seront gelées jusqu’en octobre 2015, à l’exception des minima sociaux. La CFDT demande que les revalorisations soient effectuées aux dates convenues. « Les mesures d’économies, bien que nécessaires, ne doivent pas peser sur les plus pauvres », indique la commission exécutive de la CFDT. Les basses pensions ne sont pas assez protégées, le maintien de la revalorisation du minimum vieillesse est une mesure insuffisante. La CFDT souhaite une protection de toutes les retraites inférieures au Smic. Quant au retour à l’équilibre des comptes de l’Unédic, exigé par Manuel Valls d’ici à 2017, il ne peut se produire que par la reprise de l’emploi. Il est hors de question de réduire les droits des chômeurs, estime la CFDT.
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