mercredi 2 mai 2012

Le changement c’est maintenant ?

Après la parution semaine 17 du document de référence 2011 qui confirme page 58 et suivante l'encaissement par Jean Azéma de la somme de 4,383 millions d'euros en 2011 (alors qu'en même temps le groupe a affiché une perte de 1,76 milliard d'euros...), nous avons jugé bon reproduire ici l'édito paru en mars dernier dans la revue national CFDT Groupama "Ca se passe chez nous". Les lecteurs qui souhaitent recevoir la version pdf de cette revue peuvent nous en faire la demande en cliquant ici.


Le changement c’est maintenant ?

C’est en substance ce qu’a déclaré Thierry Martel lors de sa conférence de presse du 15 mars au cours de laquelle le DG de Groupama a présenté les comptes 2011. Le changement, c’est un retour aux fondamentaux, la (re) découverte que Groupama est un assureur mutualiste, la révélation que le Groupe doit, dixit le Directeur Général, « être une entreprise d’assurance proche de ses sociétaires et de ses clients, proposant le meilleur service, avec une gouvernance claire et transparente ».

La gouvernance… Ils étaient où messieurs Martel et Collin sous l’ère Azema ? Travaillaient-ils dans une autre société ? Etaient-ils entrés en clandestinité ? Non, ils étaient respectivement Directeur Général Assurance et Banque et Directeur Général finance et risques à… Groupama. Pourquoi n’on-t-ils rien dit ? Jean Azéma que le très sérieux journal Le Monde qualifiait en 2001 « d’assureur humaniste », était-il en fait un disciple de feu Kim Il Sung, un despote tyrannique qui faisait régner la loi du silence ? Vous nous permettrez d’en douter. Alors pourquoi ne pas avoir rappelé au DG de l’époque qu’il prenait trop de risques, qu’il fallait revenir aux fondamentaux, arrêter une croissance externe coûteuse, diversifier le portefeuille d’actions ?...

La gouvernance c’est aussi un Conseil d’Administration qui avait « lâché les rênes » en octroyant les pleins pouvoirs à un seul homme. Depuis que le groupe ambitionnait de rentrer dans le top 10 de l’assurance européenne, de très nombreux dossiers d’acquisitions, de partenariats ou de développement avaient été présentés au Conseil d’Administration. Pour l’ensemble de ces dossiers, le Conseil d’Administration avait donné son accord, à l’unanimité, à la Direction Générale du Groupe, pour réaliser ces opérations.
C’est ce conseil d’administration qui avait accordé la délégation de pouvoir au Directeur Général, une délégation de pouvoir qui est passée de 15M€ à 100M€, pour engager des opérations d’acquisition ou de cession d’entreprises. C’est enfin ce même Conseil d’Administration qui se félicitait de la façon dont les objectifs étaient fixés et donnait satisfecit au DG pour son excellente gestion. Ce même Conseil d’Administration qui, en octobre dernier, écartait le bouc émissaire AZEMA pour le remplacer par deux piliers du Groupe, dont l’un au moins était très proche du DG destitué.



Aujourd’hui, en application de la «jurisprudence » Dufoix, « responsable mais pas coupable », c’est toujours le même Conseil d’Administration avec à sa tête le même Président qui dirige le Groupe. Mais peut-être que dans une mutuelle ce n’est pas le Conseil d’Administration qui est censé gouverner ?

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