Piquer un somme au bureau reste très mal vu. Et pourtant les
études sont formelles : rien de tel que ce court plongeon dans les bras de Morphée pour doper notre santé… et notre productivité.
Léonard de Vinci, Napoléon,
Albert Einstein ou encore
Picasso étaient de fervents adeptes de la sieste. Un penchant partagé par 19% des salariés français, qui avouent piquer un somme de temps à autre sur leur lieu de travail. Mais voilà, ces derniers vivent généralement cette pratique comme un plaisir coupable : ils s’y adonnent en cachette, en s’isolant dans leur voiture, parfois même dans les toilettes, tant elle est mal vue au bureau. «Les entreprises devraient pourtant s’y intéresser, car ce temps de repos améliore la vitalité et la créativité des individus, souligne Bruno Comby, polytechnicien et auteur d’“Eloge de la sieste”, un essai préfacé par Jacques Chirac (Editions TNR). Les bienfaits de la sieste sur notre métabolisme et notre psychisme sont aujourd’hui reconnus par la communauté scientifique.»
Effet régénérateur. Cette pratique n’est en effet pas l’apanage des feignants : elle répond à un besoin biologique qui concerne tous les êtres humains. Deux expériences ont montré que des sujets, isolés du monde extérieur, adoptent naturellement deux phases de repos. L’une correspond au sommeil nocturne ; l’autre, beaucoup plus courte, survient en général un peu avant 16 heures. Cette sieste de début d’après-midi a un effet régénérateur, surtout si la nuit précédente a été courte ! Or un tiers des Français dort moins de 6 heures, soit un déficit de sommeil régulier .
La sieste permet donc à l’organisme de récupérer. Ses bienfaits ont été étudiés sur deux populations en particulier. Une première étude a été menée par la Nasa en 1990 : elle a révélé que les pilotes de vols long-courriers qui ont dormi quarante minutes dans leur cockpit augmentent de 34% leurs performances en termes de réflexes, de rapidité et de précision. Une seconde, conduite par le professeur Pierre Philip du CHU de Bordeaux, a abouti à une conclusion identique concernant les chauffeurs routiers : une sieste de trente minutes – associée à une prise de caféine – divise par trois le risque de commettre une erreur de conduite.
La sieste a également un effet bénéfique sur nos aptitudes intellectuelles. Elle exerce sur notre cerveau une action réparatrice qui stimule notre créativité et notre concentration mentale. Le neurobiologiste Matthew Walker, de l’université de Berkeley, a même montré qu’un petit somme effectué dans la journée accroît nos capacités neurocognitives, et plus particulièrement notre faculté de mémorisation ( walkerlab.berkeley.edu ).
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