lundi 9 janvier 2012

Sea France : Mise au point

Les feux de l'actualité sont braqués, depuis quelques jours, sur la situation économique, sociale et syndicale de la Sté "SEA FRANCE".
Et on entend beaucoup parler de la CFDT... en des termes ... pour le moins équivoque...


La situation économique et sociale

Après deux plans sociaux depuis 2009, la société SeaFrance a été placée en liquidation judiciaire le 16 novembre 2011.
Deux projets de reprise ont alors été déposés :
- L’un par le groupe Louis Dreyfus Armateurs (LDA) en association avec la compagnie danoise DFDS.
- L’autre par la CFDT de SeaFrance sous forme de SCOP.
Ce dernier projet ne semblait pas à la portée des salariés qui n’ont pas les moyens d’investir massivement dans une entreprise en difficulté soumise à une concurrence vive.
Comme l’avait prédit la confédération, la fédération FGTE et l’URI Nord-Pas de Calais (communiqué du 3 janvier 2012) la proposition du gouvernement (que les salariés versent leur indemnité de licenciement dans le projet de la SCOP) s’est révélé un marché de dupes. Et chacun sait qu’une SCOP se monte à partir de l’investissement des salariés.
Au cours des derniers mois, les leaders CFDT de SeaFrance n’ont pas voulu regarder d’autres projets que la SCOP, ce qui a entraîné un désaccord profond avec la fédération, l’URI et la confédération (cf. communiqué URI-Fédé du 22 décembre 2011).
Celles-ci dans un souci de préservation de l’emploi des 880 salariés ont demandé à la CFDT SeaFrance d’examiner l’autre offre déposée par LDA. La CFDT de SeaFrance a alors refusé de rencontrer les responsables de LDA. Pour la confédération, la fédération et l’URI c’est une erreur grave, d’autant plus qu’il y avait des possibilités pour sauvegarder un maximum d’emplois. Devant ce refus, LDA a retiré son offre.
La confédération a beaucoup œuvré – et continue de le faire – pour que LDA maintienne son offre de reprise.
Désormais le projet de la SCOP est clairement non viable et les salariés n’ont pas de perspectives pour sauvegarder leur emploi.
Malheureusement, les responsables CFDT de SeaFrance portent une lourde responsabilité dans cette situation.

La situation syndicale

Aux difficultés économiques et sociales s’ajoutent des soupçons sur des pratiques obscures (menaces sur des personnes) et frauduleuses (vols) concernant des responsables CFDT de SeaFrance. Soupçons que relaient les médias aujourd’hui.
Des enquêtes judiciaires sont effectivement en cours concernant l’activité et les pratiques de responsables CFDT de SeaFrance. La FGTE, soutenue par la confédération, a d’ailleurs demandé à un avocat de suivre l’évolution de ces enquêtes pour se porter partie civile en cas de besoin.
En l’état actuel de nos connaissances sur le contenu judiciaire, la présomption d’innocence prévaut. Cependant, si les propos de la presse de ce jour étaient confirmés par l’enquête judiciaire, le Bureau National de la CFDT prendrait les décisions qui s’imposent pouvant aller jusqu’à l’exclusion des responsables éventuellement incriminés, voire du syndicat, s’il s’avérait qu’il est impliqué.
La préservation de l’image et des valeurs de la CFDT motiverait cette décision.
Sur ce dossier SeaFrance, toute l’énergie de la CFDT doit dorénavant porter sur la sauvegarde des emplois menacés de disparition et sur une image du syndicalisme CFDT conforme à ses pratiques et ses valeurs.

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