jeudi 8 novembre 2012

Compétitivité : l’allègement du coût du travail oblige à des contreparties pour les salariés


Le rapport Gallois remis au gouvernement le 5 novembre a finalement été largement repris par le gouvernement qui a présenté les grandes lignes de sa réforme visant à "doper la compétitivité de la France".

Suite à la remise du rapport de Louis Gallois, le gouvernement annonce ainsi un allègement de 20 milliards d’euros du coût du travail sur trois ans, sous forme de crédit d’impôt. Pour la CFDT, « une telle mesure nécessite des contreparties en termes de qualité de l’emploi » (réduction de la précarité, formation, conditions de travail), notamment à travers la négociation sécurisation de l’emploi, sur laquelle le patronat refuse pour l’heure de s’engager positivement. « Le crédit d’impôt compétitivité emploi doit donc être conditionné à la réussite de la négociation et à l’obtention d’améliorations concrètes pour les salariés », poursuit le secrétaire national Patrick Pierron dans un communiqué de presse du 6 novembre.

D’autant que si le coût du travail est un élément important de la compétitivité, il n’est « qu’un des éléments à prendre en compte » dans le débat, ce que laisse entendre l’essentiel des autres propositions du rapport Gallois. La CFDT approuve d’ailleurs l’intégration par le gouvernement de « la majorité des propositions traitant de la compétitivité hors-coût, en matière d’investissement, de formation, de recherche et de développement », qui témoignent à la fois du retard français dans ces domaines, et de « l’importance du dialogue social pour développer la compétitivité de notre pays ».  

Cependant, la CFDT s’inquiète d’une hausse de la TVA essentiellement supportée par les consommateurs, celle-ci devant être « compensée pour les entreprises par la réduction fiscale dans le cadre de l’allègement du coût du travail ». Une décision qui vient confirmer la certitude déjà avancée par la Confédération en amont de la remise du rapport : « baisser le coût du travail de 30 milliards d’euros en deux ans est impossible sans toucher au pouvoir d’achat des salariés, ce qui ne manquerait pas d’impacter négativement la consommation, déjà en berne », explique Véronique Descacq, la secrétaire nationale de la CFDT chargée de l'économie.

Anne-Sophie Balle

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