vendredi 12 octobre 2012

Grèce : Le Groupe Crédit Agricole se désengage sans aucun égard pour les salariés


Le 9 octobre dernier, le Comité d’Entreprise Européen du Groupe Crédit Agricole était consulté sur le projet de vente par Crédit Agricole S.A. de sa filiale grecque, Emporiki Bank. S'il a émis un avis positif sur le volet économique, il a donné un avis négatif sur le volet social.
Pour protester contre le refus des dirigeants du groupe d’assumer financièrement un volet social lors de la cession éventuelle, ses membres ont quitté la séance.

La CFDT dénonce avec la plus grande vigueur l’insensibilité de dirigeants qui se targuent de responsabilité sociale, mais laissent partir les anciens dirigeants fautifs dans des conditions plus que confortables et qui pourtant refusent d’apporter une aide aux salariés sacrifiés sur l’autel des ambitions du Groupe d'alors !

Pour mémoire, cette banque avait été acquise en 2006. La CFDT avait, en son temps, émis des réserves en soulignant les faiblesses du marché grec (endettement des ménages, déficits publics), la nécessité de recadrer le risque et les difficultés à piloter un tel établissement comme une Caisse régionale du Crédit Agricole. C’était encore l’époque où le Groupe Crédit Agricole, fort de ses fonds propres colossaux, poursuivait une politique de développement et d’acquisition effrénée, motivée par le «big is beautiful».
Les errements des dirigeants de l'époque, ajoutés à une crise financière sans précédent touchant particulièrement la Grèce, font qu’à ce jour cette opération aura coûté une dizaine de milliards d’euros à la banque verte.
La CFDT peut comprendre que, compte tenu des incertitudes pesant sur la Grèce, notamment une sortie de la zone euro,  la cession d’Emporiki Bank soit une solution économiquement sage pour garantir la pérennité du Groupe Crédit Agricole, sécurisant ainsi près de 160 000 emplois en France et dans le monde.
Par contre, la cession de cette banque à un autre établissement grec va occasionner une restructuration qui risque d’avoir des conséquences dramatiques sur l’emploi, fragilisant ainsi le sort de quelque 4 500 salariés déjà fort impactés par les mesures drastiques prises dans leur pays. Le secteur bancaire est sinistré et n’offre pas de perspectives de reclassement, les indemnités de chômage ont été ramenées à 350 € maximum.
En février 2013, les Conventions collectives seront supprimées, plus du quart de la population active est sans emploi.

Faisant fi des propositions du Comité d’Entreprise Européen, le Groupe Crédit Agricole a refusé toute mesure (ex : fonds d’aide sociale…) de nature à «amortir» la casse sociale prévisible. Pour la CFDT, 150 millions auraient été de nature à permettre au Groupe de sortir «proprement» de Grèce, ce qui représente moins de 2% de la perte totale, quand 10 milliards d’euros sont partis en fumée.
Fait à Paris, le jeudi 11 octobre 2012

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