lundi 22 octobre 2012

Oser être paresseux au travail... pour être plus efficace


Et si vous arrêtiez de courir dans tous les sens, de vouloir tout faire au risque de vous épuiser ? Autorisez-vous à un peu de paresse. Dosez votre effort, vous n'en serez que plus efficace, explique Catherine Berliet coach et formatrice chez EFE.

"Une fois par semaine, obligez-vous à faire le vide durant une demi-journée en vous isolant, à votre bureau, en salle de réunion... L’objectif est de vous distancier afin de redonner du sens à vos tâches. Qu’est-ce que je fais sur cette mission et dans quel but? Puis-je agir différemment?"

A l'heure où tout s'accélère et alors que beaucoup ont le sentiment de se consumer dans leurs tâches quotidiennes, je conseille de passer en mode paresse. Il ne s'agit pas de fainéantise mais d'une paresse intelligente afin de ne faire que le " juste-nécessaire ". L'idée consiste à prendre du recul dans un temps d'oisiveté choisi puis à se simplifier la vie en se débarrassant de l'encombrant. Démonstration en sept mots clés.

1. Etonnement. Elaguez. N'y a-t-il pas des choses inutiles et superflues dans votre activité ? Des mémos rédigés en dix exemplaires, des salamalecs sans fin à ses pairs, des réunions futiles... Ce sont autant de gaspillages d'énergie. La meilleure façon de s'y prendre, c'est de se regarder faire avec objectivité et de noter tout ce que l'on réalise durant sa journée ou sa semaine. Tel le stagiaire candide en entreprise qui écrit un rapport d'étonnement sur ce qu'il a perçu comme points forts ou dérives dans l'organisation.

2. Cloche. Une fois par semaine (une fois par mois au minimum), obligez-vous à faire le vide durant une demi-journée en vous isolant, à votre bureau, en salle de réunion ou chez vous en télétravail. Vous allez vous réapproprier du temps pour vous. L'objectif est de réfléchir, de vous distancier afin de redonner du sens à vos tâches. Qu'est-ce que je fais sur cette mission et dans quel but ? De quelle façon ? Puis-je agir différemment ? Lorsque je retrouve du sens à mon action, je gagne en vélocité car les efforts déployés seront moindres.

3. Stakhanovisme. C'est paradoxal ! Pourtant, on sait grâce à la loi de Pareto que 20% des tâches suffisent à atteindre 80% des résultats. Alors pour avancer votre dossier, focalisez-vous sur ces 20% à forte valeur ajoutée. Et pour le coup, ne soyez pas avare de vos forces. Isolez-vous pour optimiser votre concentration. C'est capital, car les interruptions sont fort coûteuses en énergie dite " de reprise ". Les chercheurs estiment qu'une interruption fait perdre de 20 à 25 minutes à l'individu avant de pouvoir se replonger à fond dans son dossier.

4. (Sur)qualité. " Less is more " disaient les architectes du Bauhaus qui travaillaient dans l'épure. Or fréquemment on pense que plus c'est mieux et on fait de surproduction en permanence : en général dans un rapport de 120 à 100. Pourquoi élaborer 50 slides pour la présentation Powerpoint de son supérieur alors que 20 aurait suffi ? Pourquoi les orner de dessins, de citations et de couleurs alors qu'un texte abrégé en noir et blanc aurait fait l'affaire ? 
Dans bien des cas, il faut viser la sobriété, vous vous épargnerez bien de tracas inutiles. A une condition : se mettre d'accord sur le " comment " en amont avec ses interlocuteurs.

5. Temps opportun. Il s'agit d'agir au bon moment pour soi. Inutile de s'attaquer à un dossier lorsque vous êtes à plat le matin, ou grippé durant des jours, ni de s'acharner sur un point épineux en veillant tard le soir. Vous vous imposerez de vous mettre en surrégime. Ereintant ! Acceptez de perdre du temps pour en gagner. Arrangez-vous pour effectuer les tâches ardues lors de vos pics d'attention -11h et 16h - et réservez les tâches répétitives pour avant ou après. Outre ce que préconisent les spécialistes, suivez votre intuition. Après tout, le cerveau travaille aussi sous la douche ou devant des casseroles.

6. Temps masqué. Utilisez tous ces temps morts qui parsèment vos plannings. Attente chez le médecin ou dans les embouteillages... L'effort sera d'autant plus facile, que vous n'êtes pas sollicité par des activités plus réjouissantes. Profitez-en pour lire une revue professionnelle, brouillonner une synthèse, actualiser votre agenda... Cette activité en temps masqué vous libérera l'esprit, car ce qui est fait n'est plus à faire !

7. Carte mentale. L'outil, dit " mind map " est fort précieux, puisqu'il permet d'économiser le travail de rédaction. Il s'agit d'utiliser le dessin pour laisser aller sa pensée en arborescence grâce à l'apposition sur papier de métaphores, d'images, de mots concrets qu'on relie entre eux par des traits au crayon. Cela marche très bien pour préparer un rapport, faire des notes de lecture à partir d'idées clefs. Par ailleurs, il existe des personnes ressources, des " sachants " : allez les voir et discuter en direct avec eux vous fera gagner du temps.


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