Nombre d'institutions financières ont traversé de graves difficultés ces cinq dernières années. Mais rares, très rares sont celles qui ont décidé de mettre à contribution leurs créanciers, de peur de les effaroucher durablement.
Groupama a cependant choisi cette option. L'assureur ne versera pas cette année - et cette année seulement, précise-t-il - les 63 millions d'intérêts dus au 22 octobre aux porteurs de l'une de ses obligations dites «supersubordonnées». «Après avoir demandé des efforts à nos partenaires mutualistes et aux salariés du groupe, il nous paraissait assez légitime de mettre à contribution nos partenaires financiers», a justifié hier le directeur général du groupe, Thierry Martel , auprès de l'AFP, évoquant «une démarche d'équité».
«Cette décision n'est pas liée à un problème de liquidité, mais plutôt à un problème de principe», a aussi expliqué Thierry Martel. Une question de «principe» dont ne s'accommoderont peut-être pas les créanciers concernés. La décision de Groupama s'appuie sur une clause de son contrat obligataire, qui autorise une telle décision quand il s'agit de permettre la continuité de l'activité sans affaiblir la structure financière. Selon un des créanciers de l'assureur, «il y a clairement une lésion de l'épargne publique relevant de l'AMF», car Groupama ne peut pas à la fois invoquer cette clause et affirmer qu'il n'en a pas besoin pour restaurer sa solvabilité. Fitch a immédiatement abaissé la note du groupe, à BB +.
Groupama a engagé fin 2011 un programme massif de cessions d'actifs et de restructuration. Objectif: porter sa marge de solvabilité - la mesure de la solidité dans le secteur de l'assurance - à 120 % fin 2012 et à 140 % d'ici 2014, contre 107 % fin 2011 et 113 % fin juin 2012.
lefigaro.fr
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